MADAGASCAR
De retour du Grand Sud, nous repassons par Antsirabé, unique route vers Tana pour rallier l’île Sainte Marie située à « l’Est d’Eden », Mada la bien-nommée. C’est ainsi qu’avant de rejoindre la capitale, nous opérons un crochet par un parcours enchanteresque qui nous mène à Tritriva, dépression volcanique enfermant un lac vert émeraude dont la profondeur reste encore incertaine. Même le commandant Coustaud en son temps, n’a réussi à en sonder les fonds avec exactitude. L’endroit est reposant et Josiane, notre charmante jeune guide de 18 ans, nous relate sa légende qui, en tout point, ressemble à celle du lac d’Imilchil au Maroc.
En effet, l’histoire veut qu’un couple d’amoureux, lui issu de famille royale, elle roturière, se soit suicidé en se jetant du haut de la vertigineuse falaise qui entoure la pièce d’eau suite au véto imposé par leurs clans respectifs. Leurs âmes se seraient alors réincarnées dans deux arbres aux troncs entrelacés poussant sur l’une des rives. Lac devenu sacré depuis lors, les malagasy s’y pressent pour prier et invoquer les bons génies qui leur accordent le bonheur et la fécondité.
Puis nous prenons la direction du « centre parfait » de Madagascar, l’îlot Sainte Marie situé à l’Ouest de Tana et haut lieu de pèlerinage catholique.
L’atmosphère qui se dégage des rives du lac est indéfinissable, douce, apaisante et propice à la rêverie. Nous y restons deux heures, le temps est suspendu. Alors que nous quittons les lieux, nous croisons d’ailleurs des milliers de pèlerins venus fêter « la croix glorieuse » en ce 14 septembre.
Un peu plus loin, nous faisons un crochet par la « cascade de la Lily » puis le geyser d’Analavory d’où sortent des eaux chaudes et sulfureuses dans lesquelles les malagasy viennent trouver soins et détente. La palette de couleurs nous subjugue. Elle me rappelle l’Islande, ses marmites bouillonnantes et ses collines aux mille reflets, fascinantes.
Après une courte nuit à Tana, nous reprenons la route pour l’Est avec pour première halte Moramanga où nous avons prévu une visite dans une fabrique artisanale de cigares, la seule et unique de Madagascar. Nous sommes reçus par Mr et Mme Rivo, un couple reconverti dans la plantation de tabac cubain depuis la crise du Covid. Autodidactes, ils ont tout appris eux-mêmes sur internet, de la culture des plans qu'ils importent à la préparation des cigares fait par madame.
L’accueil est chaleureux d’autant que l’endroit est ultra confidentiel (même pour les locaux) et nous repartons avec de quoi tenir le reste du séjour à un tarif défiant toute concurrence.
Vidéo fabrication cigares
Cette route vers l’Est est abominablement longue et fastidieuse, une des pires de l’île. Nous ne prenons même pas le temps de nous arrêter à Tamatave, pourtant le port commercial de l’état, mais ville inintéressante et sans attrait. D’ici, le parcours du combattant commence pour notre chauffeur. Il n’est plus question de nids de poules dans la chaussée mais bien de cratères béants ralentissant la progression à une moyenne de 5 à 10km/h façon « montagnes russes ». Par endroit, le reste d’asphalte arrive au milieu des portières. Heureusement, il n’a pas plu.
Soudain c’est l’hilarité ! Nous passons devant une petite chapelle dont le nom évocateur ne peut que nous interpeler : « Notre Dame de la Route ».
Lionel lance alors : « Pitié Marie, protégez-nous ».
Vidéo route
Enfin Foulpointe, ancien village de pêcheur reconverti en usine à touristes du temps de sa splendeur d’avant Covid ! Notre auberge est en bord de mer et notre bungalow en bois sur pilotis est magnifique. Nous logeons juste au-dessus d’un plan d’eau où grenouilles et libellules se côtoient et profitent du soleil. Le site est reposant et nous en profitons pour nous refaire une santé.
L’île Sainte Marie est au programme de ce parcours. Marcel nous conduit le surlendemain à Mahambo prendre le bateau pour une traversée de 3h pour le moins très agitée. Mais le beau est au bout du voyage, yallah !
L’hôtel que nous avons réservé nous a envoyé Mr Fabien et son tuc-tuc qui nous attendent à la sortie du bateau. L’homme est très sympa et bourré d’humour. Sa carte de visite à elle seule est une caricature : « Fabien Négociable, Problème=Solution ». L’entrée en matière ne pouvait pas être plus plaisante. Nous faisons aussi la connaissance de notre hôte, Mr André.
Ce réunionnais, ancien militaire et grand sportif de 80 ans à l’allure fière et encore très alerte, nous accueille chaleureusement. Seuls clients de son établissement, il nous propose d’emblée l’accès à sa plage personnelle située à 5 mn à pied. L’endroit est paradisiaque, les eaux turquoise et limpides sont chaudes et nous nous étendons sous les cocotiers qui en bordent l'estran. Le temps s’est arrêté pour nous !
Mr Fabien passe nous chercher le lendemain pour une journée à l’île aux nattes, à une heure trente de tuc-tuc. Le trajet est épouvantable, la route est, comme partout à Mada, totalement défoncée mais le spectacle est largement mérité. Ce confetti posé à 200 m du rivage de Ste Marie est une merveille de la nature. Nous traversons le village à l’ombre des cocotiers et des bananiers, sous les sourires et les bonjours bienveillants des habitants, puis grimpons jusqu’à la Maison Blanche, point culminant duquel nous pouvons admirer le lagon émeraude.
Nous passons le reste de notre journée, binouze à la main et cul dans l’eau à farnienter en dégustant le poisson grillé pêché pour nous.
Pendant ce temps, notre piroguier qui a trouvé un autre client, s’est absenté emportant avec lui les tongs de mon chéri que nous récupérons in extrémis juste avant de reprendre la route pour notre hôtel.
Magnifique journée en plein océan indien !
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