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Pays du monde

Photo du rédacteurCaroline Raffin

Beijing : entre pure tradition et modernité

Dernière mise à jour : 25 déc. 2023


CHINE

Pékin - Grande Muraille



Pour arriver à Pékin, nous avons eu mille misères à trouver un hôtel qui nous accepte après 18h. Incroyable mais vrai !

Nous débarquons vers 21h et trouvons un taxi qui nous conduit directement au Sheraton de l'aéroport où nous avons réservé une chambre gigantesque pour le prix du placard à balais que nous avions à Hong Kong. Le fou-rire nous prend !


En tout cas, ça augure d'un bon séjour dans la capitale, ce qui ne se démentira pas tout au long de cette fabuleuse escale.



Beijing...Voilà donc encore un rêve qui se réalise !

Le lendemain matin, nous rejoignons notre "camp de base" en banlieue Est, un petit établissement coquet tenu par un monsieur d'une classe incroyable qui ne quitte jamais son traducteur.


Nous partons dès l'après-midi à la découverte de cette ville tentaculaire mais nous "cassons le nez" presque partout.

En effet, sans avoir préalablement réservé sur Wechat, impossible d'accéder aux sites les plus connus à l'instar de la place Tian'anmen qui, ce jour là, est farouchement gardée par une armée de policiers et de militaires, tout comme la Cité Interdite juste derrière.

Assis sur le trottoir, on télécharge l'appli, mais tout est écrit en chinois. La loose !


Les hutongs étant juste à côté, nous partons à pied nous perdre dans ce dédale de ruelles et d'impasses aux petites maisons de briques grises. Un enchantement ! Ces quartiers ombragés, qui dépendaient autrefois du palais impérial et abritaient le personnel du palais et certains courtisans, sont un havre de paix. Passant devant des portes entre ouvertes, nous devinons des courettes distribuant de nombreux logements, un peu à la façon des riads en médina.




Nous y errons une grande partie de cette mi-journée puis reprenons le métro pour nous rendre au Temple du Ciel. Pas d'bol Nicole ! Nous arrivons trop tard.


Frustrés, nous rentrons à l'auberge et demandons au propriétaire ce qui se passe ce dimanche en centre ville.

C'est le jour anniversaire de la grande manifestation. Trente ans déjà ! Nous nous souvenons alors de l'image de cet homme seul face au char. De fait, les autorités étaient sur le qui-vive, sans doute de peur qu'une commémoration improvisée ne s'organise.


Voyant nos mines dépitées après ce premier jour infructueux, notre hôte nous réserve de suite nos pass en ligne. Ainsi, nous montons notre planning de visites pour la semaine, une fois n'est pas coutume !


Nous démarrons dès le lendemain par le Palais d'Été et, par la même, découvrons l'étendue de cette ville immense. Après 1h15 de métro, nous arrivons enfin devant la grande porte Nord ouverte sur les premiers bâtiments joliment ornés de sculptures colorées.

L'architecture des monuments chinois anciens est beaucoup plus sobre qu'au Japon et les bâtiments moins imposants mais plus nombreux et répartis sur un même site qui laisse la part belle aux jardins et aux sous bois. Un régal !


Nous descendons jusqu'au lac et Lionel m'offre le premier cadeau de la journée pour mon anniversaire : une balade romantique en bateau.

Dans la file d'attente, deux jeunes femmes nous abordent. Elles souhaitent partager l'embarcation, ce que nous acceptons volontiers.

La plus âgée des deux parle un anglais parfait et naturellement nous entamons la conversation. Toutes deux ont un haut niveau d'études et sont enseignantes en calligraphie. Elles ont largué leurs élèves à l'entrée du palais pour profiter un peu de leur journée.

Les chinois visitent beaucoup leur pays. Comme ils ont raison !

Elles nous questionnent sur notre parcours et semblent flattées que nous ayons choisi la Chine pour destination. Cependant, elles ne connaissent rien des difficultés que rencontrent les étrangers pour obtenir un visa tout comme l'intox distillée autour du pays. Elles restent interloquées et veulent en savoir plus. Elles semblent un peu froissées !

Certes la discipline et le respect règnent en maîtres mais comment voulez-vous faire autrement dans un pays de plus d'un milliard d'individus ? L'inverse serait invivable !

Cependant on est très loin du bagne et du crédit social tel qu'il est décrit à l'étranger.



Aujourd'hui nous fêtons 2 événements majeurs. Vous connaissez le premier mais le deuxième ? Cela fait déjà un an que nous sommes partis du Maroc pour parcourir le monde. Alors nous allons fêter ça dignement !

Nous quittons le palais en pousse pousse et reprenons le métro pour le quartier des hutongs pour déjeuner. Nous tombons sur un joli restau traditionnel où nous sommes reçus par le patron en personne. L'accueil est chaleureux et la carte alléchante. Lionel prend un canard laqué et moi, des écrevisses, les deux spécialités de Beijing. Une tuerie !

En fin de repas, le patron nous offre des cigarettes puis c'est au tour d'un excentrique personnage de faire son apparition. Torse nu, il commande son déjeuner et vient nous rejoindre pour entamer la conversation. C'est l'hilarité ! L'homme s'emploie à nous donner un tas d'adresses pour faire la fête, nous montre ses dernières photos de beuverie en boîte de nuit et tente de discuter par traducteur interposé. Même l'appli se met à bugguer. Que de bonne humeur !

ALBUM PHOTOS

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Le grand jour arrive. Nous nous levons aux aurores et quittons l'hôtel à 6h en taxi, direction Mutianyu à 70 km de Pékin.

Nous voulons profiter de la fraîcheur et de la lumière matinale mais aussi du calme.

Nous sommes sur la muraille dès 7h30...personne. Elle est rien qu'à nous ! Nous parlons à voix basse de peur de briser le silence qui enveloppe le site.


Alors nous commençons notre randonnée, littéralement envoûtés par la beauté des lieux. Nous apprécions l'architecture de ce colosse de pierre et de briques grises que les anciennes générations ont mis 2 millénaires à ériger sur plus de 6 000 km.

La majeure partie de la construction est en ruine soit à cause de destructions volontaires, soit des outrages du temps. Mais elle reste imposante et les efforts de la Chine à rénover certains tronçons marquent l'attachement de l'état à conserver les traces de son auguste passé.

De cette matinée hors du temps et de la foule, nous en garderons un souvenir ému...




Lionel part le lendemain sur l'ancien site olympique de Pékin. Moi, non.

Fatiguée de presque 4 mois non-stop de visites depuis notre halte aux Maldives, je viens de mettre un genou à terre. Les ligaments des chevilles sont inflammés, les pieds ont doublés de volume et ne me portent plus. Mon univers se résume donc aujourd'hui à mon lit et la terrasse ombragée de l'hôtel.

Pendant ce temps, mon amoureux s'éclate de l'autre côté de la ville. Il arrive au pied du"nid d'oiseaux", le grand stade national de Pékin (80 000 places) qui a accueilli les JO en 2008. C'est un véritable chef-d'œuvre d'architecture !

Puis, il part à la découverte du site olympique implanté sur plusieurs hectares.

Au pied de l'Olympic Tower, il doit ruser pour entrer. Comme pour tout gros spot touristique, il aurait dû réserver, mais c'est sans compter sur son expérience de marocain. Il finit par obtenir un droit de visite un peu spécial.

Du haut de ses 225 mètres, l'élégant édifice offre une vue dégagée sur toute l'agglomération, ses nombreux espaces verts et les montagnes au loin. Le ciel est d'un bleu incroyable, presque sans nuages. Une matinée au paradis.



Sur le chemin du retour, à l'entrée du métro, il tombe sur un petit groupe qui s'entraine à la valse viennoise. Il faut dire que les chinois bougent beaucoup ; la danse et les jeux font partie de leurs loisirs presque quotidiens, tout comme les exercices d'assouplissement en plein air pour les plus vieux.

Voilà donc ! L'espace public leur appartient et ils l'investissent sans retenue, pour leur bien-être.


Souffrant moins, je consens à accompagner Lionel au Temple du Ciel qui, cette fois, semble ouvert. Partis trop tard, nous arrivons au milieu d'une cohue phénoménale et sous une chaleur écrasante. J'ai du mal à apprécier pleinement la beauté du site.



ALBUM PHOTOS

Temple du ciel


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Alors, au lieu de déjeuner en ville après la visite, nous rentrons dans nos quartiers et faisons une halte à notre cantine. C'est un endroit magique où travailleurs et gens pressés s'arrêtent manger sur le pousse des platées énormes de riz accompagnées de légumes et de viande délicieusement cuisinés "maison". Prix de l'assiette : entre 1,5 et 2 euros, thé compris. Du coup, la sieste est de rigueur en rentrant à l'hôtel !!!


Et puis arrive enfin le jour tant attendu !

Levés à 5h, café vite avalé, nous partons pour le centre historique.

La place Tian'Anmen se remplit déjà des premiers badauds venus se recueillir sur la tombe de Mao dont le mausolée fait face à l'entrée de la Cité Interdite.

Cette place est gigantesque, l'une des plus vaste au monde.

En attendant l'ouverture des portes des jardins du palais, nous errons les mains dans les poches le long des murs d'enceinte. Les gens nous regardent et nous sourient, nous saluent puis, constatant notre empathie à leur égard, se ruent pour se prendre en selfie avec nous. La situation est cocasse, comme si nous étions devenus les stars du jour. Il faut dire qu'en faisant un tour d'horizon, on s'aperçoit vite que nous sommes quasiment les seuls "toubabs". Nous sommes honorés de leur chaleureuse attention.


Les grilles s'ouvrent enfin et la foule s'engouffre sur la placette ombragée qui précède l'accès à la mythique cité. L'émotion nous gagne et, paradoxalement, le fou-rire aussi. Lionel repense instantanément à la fin du fameux film"Tanguy".


Presque religieusement, nous avançons vers la porte monumentale du palais et là, silence total. On entend presque les mouches voler. Personne n'ose parler en pénétrant dans ce sanctuaire. Nous déambulons dans les allées pavées parfaitement entretenues de cette ville tenue secrète durant des centaines d'années, découvrons des dizaines de petits palais entourés de jardins et nous asseyons à l'ombre des grands arbres afin d'admirer et de nous imprégner de l'ambiance qui y régnait autrefois. Que de mystères !

Pour ma part, c'est en abordant le jardin du palais que l'image du dernier empereur me revient. Ce demi-Dieu défait de son statut lors de la prise de pouvoir par les communistes a fini sa vie en tant que jardinier de son propre parc.