NOUVELLE-ZÉLANDE
Île sud
Nous quittons Sydney à regret mais c'est pour mieux y revenir !
A présent que nous sommes formatés, nous enregistrons nous même nos bagages puis embarquons pour Christchurch. Pourquoi cette destination plutôt que Auckland ? C'est une question de latitude et de saison, tout simplement. En effet, bien que nous soyons en été de ce côté de la planète, l'île Sud, qui est la plus proche de l'Antarctique, va immanquablement se refroidir beaucoup plus vite que celle du Nord. De fait, le temps presse et il nous faut attaquer le Road Trip du côté par laquel le froid va arriver le plus rapidement.
Alors que je suis les voyages sur Kiwipal (un groupe Facebook de conseils néo-zélandais) où tous les futurs visiteurs préparent leur trip un an à l'avance, j'avoue volontiers avoir commencé à mettre le nez dans un parcours de base juste avant de partir pour Singapour, soit 2 semaines seulement avant de poser le pied chez les kiwis. Honnêtement, rien ne sert de millimétrer son voyage, même (et surtout) s'il est prévu à l'autre bout du globe. Nous en voulons pour preuve les nombreux aléas dans le parcours : la météo, l'état des routes et les innombrables travaux, les soucis de véhicules, les pannes, les accidents, les gros rhumes et petits bobos qui vous clouent au lit 48 à 72h et vous plombent le planning sur des jours. Bref, comme nous le répétons à loisirs : "ce qui est prévu n'arrivera pas forcément alors que l'imprévu est sûr de se produire !"
Une fois débarqués, nous récupérons notre petite Ford Puma toute neuve à l'aéroport de Christchurch, un modèle économique à 40 euros la journée, assurance tout risque comprise. J'ai réglé avec ma Visa qui comprend aussi une assurance mais surtout permettant de ne pas donner de caution au delà de 125 euros (de quoi couvrir les amendes si nous en avions).
Ce choix est mûrement réfléchi et nous ne comprenons toujours pas celui de 90% des visiteurs d'opter pour la formule van et camping-car. Nous même avons fait nos calculs :
-la location est 2 à 3 fois plus onéreuse qu'une voiture moyenne
-la consommation en carburant l'est tout autant
-certains lieux touristiques sont inaccessibles à ce type de gabarits
-le confort intérieur est minimaliste et la plupart du temps, la literie inconfortable
-tous les accessoires de camping sont en supplément (couettes, oreillers, draps, ustensiles de cuisine, table de cuisson et bouteille de gaz, table de camping et chaises).
Le budget commence à exploser !
-la plupart des parkings gratuits sont interdits la nuit aux véhicules non autonomes en eau et toilettes. Il faut donc se fendre d'une nuit en camping qui coute exactement le même prix qu'un Airbnb
-et pour les camping-cars tout confort, imaginez la vidange chaque jour des toilettes et des eaux grises ainsi que le côté impersonnel des campings où vous n'avez que peu de chance d'échanger avec les locaux.
Voilà le topo !
Sachant que les points d'intérêts restent immuables, il ne me reste qu'à réserver les logements tous les 2 ou 3 jours à l'avance. Dans la mesure du possible, nous privilégions la formule chez l'habitant, à la ferme ou, à de très rares occasions, une cabine en Holiday Camp ou motel avec pour objectif de ne pas dépasser les 55 euros la nuit en moyenne sur le séjour.
Autre point qui a son importance dans le budget voyage : les parcs nationaux ! Ici, ils sont gratuits. Cependant, sachez que l'on paye la taxe IVL de 19 euros avant même de poser le pied en Nouvelle-Zélande, au moment de demander le visa en ligne. Celui-ci ne coûte que 7 euros. En gros, ceci revient à 26 euros par personne, entrées aux parcs incluses et le visa est valable 2 ans à raison de visites illimitées mais plafonnées à 3 mois maximum chacune.
Notre premier Airbnb à Christchurch. Un peu mieux que le camping-car, hein !?!
Nous passons nos quatre premiers jours ici, entre ville et campagne. Nous découvrons une agglomération sympathique, aérée mais à l'atmosphère pesante.
Ne vous imaginez pas venir en Nouvelle-Zélande et découvrir des bâtiments à l'architecture remarquable comme en Asie ou en Europe. En effet, l'histoire de ce pays est très récente et seules quelques rares vieilles maisons en bois sont encore debout suite aux tremblements de terre qui secouent régulièrement ce petit paradis du bout du monde.
Le plus récent sur Christchurch date de 2011 et a mis à terre plus de 1 200 bâtiments et habitations, faisant une centaine de morts. Nous commençons à comprendre ce qui plane sur la ville !
En cherchant à nous garer, nous découvrons de vastes aires de parking gravillonnées, toutes au tarif exorbitant de 2.50 à 3 euros de l'heure. Tous ces terrains marquent l'emplacement des maisons et autres buildings que le séisme a effondré. Les parcmètres, eux, sont là pour renflouer un peu les caisses.
Photos d'archives
Nous découvrons le centre ville où les derniers immeubles sont en cours de démolissions, 12 ans après le drame.
Absolument contre le règlement d'un stationnement à 10 euros la matinée, nous feintons et trouvons à nous garer sur le parking d'un supermarché à deux pas du coeur de la cité.
Partout, les monuments en pierre sont en réfection et les échafaudages masquent la plupart d'entre eux. Dommage !
Reste le tram à bord duquel nous montons. Nous sommes les premiers clients marocains du petit homme qui le pilote. Alors la conversation s'engage encore plus facilement qu'à l'accoutumée. En route, il nous explique l'histoire de la ville et nous conseille sur les visites les plus intéressantes de ce qu'il reste du centre historique. Force est de constater que les maisons en bois ont toutes résisté au cataclysme.
Nous descendons marcher dans un petit coin du vieux quartier où les maisons de couleurs vives mettent un peu d'âme dans ce vaste chantier qu'est devenu Christchurch.
Les artistes ont aussi mis leurs talents au service de la communauté et ont peint de vastes fresques sur les pignons mis à nu après la catastrophe. La couleur en remède à l'horreur, le street-art pour conjurer le sort, une belle initiative !
Il est l'heure de déjeuner et tant qu'à être en bord de mer, un restaurant de poisson serait le bienvenu pour démarrer la découverte de notre nouvelle destination.
Direction l'esplanade et la jetée qui ressemblent à s'y méprendre à Brighton en Angleterre. L'océan semble poissonneux et les pêcheurs présents cette fin de matinée sortent une à une leurs touches, nombreuses...mais aucun restau de produits frais en vue.
Un fish & Chips peut-être ? Franchement, c'est abuser ! Il y aurait tant d'autres recettes pour flatter les gourmets. Alors qu'ils ont du saumon dans les rivières et dans les élevages de la côte et de nombreuses espèces pêchées en mer, le traditionnel Fish & Chips semble la seule et unique façon de déguster la pêche locale. Néanmoins, ce plat traditionnel tout britannique nous ramène Lionel et moi au bon temps de nos vies en Angleterre...un peu notre madeleine de Proust !
Christchurch
Le peuplement de la Nouvelle-Zélande est relativement récent et les premiers habitants arrivés sur place voici environ un millier d'années étaient les maoris polynésiens. La légende veut que le découvreur, du nom de Kupe, baptisa cette nouvelle terre "Aotearoa". C'est en 1642 que le hollandais Adel Tasman (qui donna son nom à la mer) découvrit cette terre mais il fut vite confronté à la sauvagerie des locaux et rebroussa chemin. Ce n'est qu'en 1769 que l'explorateur anglais James Cook débarqua à son tour et qu'une colonisation douce se mit en place. Il donna son nom à la plus haute montagne de l'île Sud et celui de son botaniste à la péninsule volcanique que nous visitons aujourd'hui, Banks Peninsula.
Banks Peninsula
Plus nous avançons sur les routes de l'ancien volcan, plus nos arrêts sont fréquents. Nous contemplons cette merveille géologique, ses côtes déchiquetées, ses fjords aux couleurs improbables, ses paysages magnifiques tantôt verdoyants, tantôt arides donnant aux reliefs des effets veloutés...à couper le souffle !
Nous suivons le chemin jusqu'au bout du bout de cette péninsule et pénétrons dans un domaine privé totalement vide de ses propriétaires. Nous sommes au Fishermans garden, un Eden semi ombragé et tapissé de fleurs, entouré de collines désertiques battues par les vents.
Nous entrons dans la réception dont la porte est grande couverte : personne ! Un petit mot est mis en évidence nous invitant à laisser 15 dollars par personne dans la "boîte à honnêteté". Le thé et le café sont offerts et à disposition sur la table du petit salon. Même le code wifi du domaine est divulgué . Ben mes potos, vous ne trouvez pas ça ailleurs !
Nous descendons les espaliers du parc un à un et découvrons progressivement une flore luxuriante en provenance de toutes les latitudes, intelligemment disséminée, soit en fonction de l'ombrage présent, soit des volumes et des effets de couleurs escomptés. Une merveille ! Pour ne rien gâcher, le décor est sublimé par la mer au fond de cette baie d'un bleu envoutant.
Avant de regagner la ville, nous faisons une halte à Lyttletown, le port commercial de Christchurch et devinez quoi ! Nous y retrouvons le fameux paquebot de croisière amarré dans Circular Quay à Sydney une semaine plus tôt ! Nous sommes bluffés...
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La veille de quitter Christchurch, je demande enfin à Lionel par où il souhaite commencer le Road Trip. Il jette un rapide coup d'oeil sur ma carte puis décide de remonter vers le Nord de l'île, puis de continuer par la côte Ouest.
Ci-dessous une ébauche de la première partie du circuit que nous avons accompli en une semaine.
Nous faisons une première pause à Kaikoura où nous faisons la connaissance des phoques à fourrure qui colonisent les côtes Est. Les paysages sont somptueux et l'eau est d'un bleu turquoise digne des lagons polynésiens. Nous dormons chez l'habitant dans une maison tirée à quatre épingles et ultra équipée, au beau milieu d'un golf de prestige.
Nous avions oublié le luxe des maisons modernes, wouah !
Kaikoura
Ici la terre a fortement tremblé en 2016 et a soulevé l'estran de la baie de 2 mètres, laissant apparaître un paysage calcaire impressionnant, contrastant avec le sable noir des plages environnantes.
Images d'archives
Nous continuons notre petite boucle par Picton, port d'où appareillent les ferries à destination de Wellington, sur l'île Nord. Cette toute petite ville est nichée entre les reliefs abruptes d'un fjord gigantesque aux eaux calmes et profondes permettant aussi aux monstres des mers d'y faire escale. C'est également de ce port qu'une partie de la production sylvicole embarque pour d'autres horizons. Les lieux de stockage sont impressionnants.
Cette nuit, nous dormons à Blenheim en plein coeur d'un des vastes domaines viticoles que compte la Nouvelle-Zélande.
Et une question nous vient soudain :
alors qu'en France, les vignes sont arrachées à coup de pelleteuses, pour soit-disant réduire la surproduction, les kiwis, eux, plantent à tout va des centaines, voire des milliers d'hectares de jeunes plants. Serait-ce en rapport avec le nouveau "contrat de libre échange" incluant par ailleurs la viande de mouton que l'on s'apprête à vous envoyer par bateau ?
Dès les premiers kilomètres de notre Road Trip nous remarquons des troupeaux gigantesques pâturant sur les flancs des collines et les femelles gestantes enfermées dans des enclos sécurisés sur les plateaux. Elles sont des dizaines de milliers qui vont bientôt mettre bas.
Donc, si on comprend bien, les prochaines Pâques seront fêtées en Europe grâce aux néo-zélandais, gigot et pinard en provenance du grand Sud alors que pendant ce temps, les agriculteurs de l'hémisphère Nord crèvent à petit feu ! C'est quoi le plan ?
En revanche, à l'instar de leurs cousins australiens, les kiwis jouent la carte du protectionnisme alimentaire. De toute façon, ils n'ont besoin de rien venant de l'extérieur de leurs frontières. Autosuffisant, le pays peut vivre des années de blocus sans en craindre la moindre retombée sur la survie de la population.
Picton
Nous reprenons la route pour Motueka. Le soleil semble jouer à cache-cache aujourd'hui et les températures baissent sensiblement d'un coup. Sur la route, nous faisons une brève halte à Split Apple Rock (la roche éclatée), une curiosité locale assez intéressante à marée basse.
Nous continuons notre périple en longeant la côté et dormons chez Kay, une femme seule très dynamique et adorable. Elle me rappelle beaucoup la cousine de ma logeuse en Angleterre. Ancienne directrice d'une éminente distillerie de whisky, elle a le verbe haut, picole un peu, rit beaucoup et se moque du "qu'en dira-t-on".
Une belle escale rafraîchissante !
Notre circuit qui nous mène à Westport, sur la côte Ouest, nous fait traverser de jolis villages aux maisons excentriques. Les locaux semblent affectionner le vintage et l'esprit Farwest, pour notre plus grand plaisir.
Nous arrivons à Westport sous la tempête. Foulpoint, le phare au bout de la falaise est battu par des vents puissants. Nous tenons à peine debout. De gros nuages couleur d'encre menacent et le soleil timide donne aux roches des nuances intéressantes pour la photo. Ce côté de l'île peut être comparé à la pointe Bretonne et rares sont les jours calmes sur cette côte peu fréquentée.
Nous dormons chez John, un solide gaillard d'une petite soixantaine que sa chienne ne quitte jamais. C'est le premier logement ancien dans lequel nous nous arrêtons. Le confort est maximal et la literie formidable. John est un ancien rugbyman amusant et intéressant. Il nous donne un tas de tuyaux pour la suite de notre parcours.
Les vents se sont déchaînés toute la nuit et notre matinée commence par une surprise qui nous enchante. Le ciel est enfin dégagé et la marée est basse. Elle a laissé derrière elle une couche de mousse d'écume si abondante que l'on pourrait croire qu'il a neigé ces dernières heures.
Quelque part sur la côte
Avant d'attaquer la célèbre Passe Arthur, nous avons choisi de faire une halte aux abords de Greymouth, la plus grande ville de la côte Ouest (14 500 âmes) située à l'embouchure de la rivière Grey et accessoirement le terminus du "Transalpine Train". Et nous avons la chance aujourd'hui d'arriver au moment où le train entre en gare. Il est plutôt moderne, lui, mais la gare est encore dans son jus et une foule de touristes se presse à l'embarquement pour Christchurch via la Passe Arthur. Alentours, de nombreux bâtiments sont couverts de street-art au réalisme saisissant, relatant l'histoire de l'agglomération sur plus d'un siècle, notamment la période où les occidentaux venaient chercher fortune dans les mines d'or.
On ne peut décemment pas faire la Nouvelle-Zélande sans s'arrêter aux Pancakes de Punakaiki, puis Hokitika et ses gorges aux eaux bleu ciel. Nous marchons peu depuis le début du voyage mais pour atteindre ces dernières, il nous faut parcourir pas loin de 3 km en pleine forêt. En arrivant sur le site, nous tombons littéralement à la renverse !
Jugez par vous-même ...
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Notre nuit à Hokitika, c'est un peu le titre de la chanson de Cabrel : "La cabane au fond du jardin". Pas d'eau, pas de toilettes, mais le lit est confortable et nous avons l'électricité. Pour le même prix chez l'habitant, nous avons été habitués à mieux. Mais bon ! Dans la région, il n'y a rien en dessous de 70 euros la nuit sinon en formule "backpackers" et en lits superposés. A notre âge, non merci ! Alors cette cabine à 48 euros dans un camping nous contente tout de même. Et puis, nous avons à disposition une douche, la cuisine et la salle à manger collectives. Ça ira bien pour la nuit.
Le petit déj est bien vite avalé. En effet, ce matin nous attaquons un des musts du Road Trip.....
Nous sommes attendus ce soir à Oxford et c'est par la Passe Arthur que nous traversons les Alpes de part en part. John nous avait indiqué un pub extraordinaire où s'arrêter sur la route sans avoir à faire de détour. En effet, il est impossible de le louper ! Cette ancienne étape de diligence datant de 1865 est un musée à lui seul et l'extravagante déco extérieure est déjà une invitation à la pause café.
Je vous mets l'histoire du "Stagecoach"en lien.
Le trajet qui nous mène vers notre nouveau logement nous prend un temps fou. Bien qu'il fasse frais dans ces montagnes, la météo nous gâte aujourd'hui. Nous nous arrêtons tous les 4 ou 5 km, quelquefois moins tant le spectacle nous subjugue. Haut lieu de la randonnée, nous ne faisons, pour notre part, que le traverser... mais quel voyage !!!
Arthur's Pass
Nous arrivons chez Ron et Millie en fin d'après-midi. Nous sommes reçus par 3 lamas curieux, puis Ron vient à notre rencontre, flanqué de ses 2 lévriers adorables. Millie, elle, nous attends au salon et nous propose un thé pour nous aider à nous détendre après ce long voyage. Nos conversations sont des plus intéressantes et nous nous découvrons même certaines affinités. Chacun raconte sa vie et ses aventures. Ce couple de hollandais (elle, ancienne infirmière en retraite et lui, cadre chez Xerox) a débarqué en Nouvelle-Zélande en 2010 suite à une mutation de Ron. N'ayant plus d'enfants à charge, le choix d'une nouvelle vie sous d'autres latitudes n'a pas été difficile à accepter, ni pour l'un, ni pour l'autre. Bizarrement, ce sont leurs enfants adultes qui ont mal pris les choses....Tiens donc !
Entre Millie et moi naît une certaine complicité puis, une réelle amitié. Alors que j'écris cet article des semaines après les avoir quitté, je continue de correspondre assidûment avec cette femme si touchante et avec qui j'ai tant à partager.
En nous quittant, bien que nous n'ayons passé que 48h ensemble, Millie me dit :
"J'ai trouvé ma jumelle !". Comment ne pas fondre en entendant ces mots.
Depuis le début de notre trip, nous avons trouvé chez nos hôtes tant de bienveillance, de savoir-vivre, de délicatesse et de simplicité...un peu ce qui caractérisait autrefois le pays des lumières. Comme chez les australiens, le jugement ne semble pas faire partie de leur vocabulaire...et comment oseraient-ils en faire preuve, d'ailleurs ? Tous ont débarqué sur ces territoires du bout du monde en colons.
Une nuance tout de même concernant les néo-zélandais : les maoris ont toute leur place dans cette société et sont reconnus par un traité signé le 6 février 1840 entre les nouveaux venus et les locaux. Tous ont un travail et sont intégrés à la société, même à des postes de parlementaires à Wellington.
Plus nous avançons dans la campagne kiwi, plus nous avons l'impression de remonter le temps. Après Oxford, nous traversons Springfield, Darfield, Sheffield et j'en passe. On se croirait là-bas, dis ! Sans doute allergique au grand dépaysement, le colon ne s'est pas trop foulé : il a transposé les noms des villes de sa provenance et basta. Le fou-rire nous prend !
En quittant Oxford, nous attaquons la deuxième partie du trip et abordons les Alpes du Sud.
Notre premier arrêt (non prévu) se fait en bordure d'une rivière aux eaux couleur d'azur. Lionel remarque un panonceau publicitaire faisant la promo de vols en hélico. Il lève le nez. Le vent est calme et le ciel semble vouloir se dégager sur les reliefs. Il n'a pas besoin de parler...je viens de comprendre le message.
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Nous voilà à Methven, sur la plateforme de Heli Rural, une petite société familiale au service de l'agriculture mais aussi spécialisée dans les survols touristiques en montagne.
En attendant bien sagement l'arrivée de notre "taxi", un amour de petit Jack Russel nous tient compagnie. Lui aussi s'impatiente du retour de son maître.
Nous signons pour 2 heures de vol inoubliable avec pour premier arrêt, les bords de rivière où le papa de notre pilote taquine le saumon. Puis nous redécollons et longeons les vallées au radada au dessus des cours d'eau, pénétrons la montagne jusqu'au pied des glaciers et atterrissons même sur un sommet de moyenne altitude, seuls face à l'immensité et aux reliefs enneigés. L'extase suprême !
A ce moment là, me revient mon vol au départ de Challes les Eaux avec Stéphane, en moto-planeur au-dessus de la Mer de Glace en 2017 alors que je n'étais pas encore pilote moi-même. En y repensant à présent, ce fut l'ultime déclic qui m'a fait franchir le pas.
Après une étape à Geraldine où la pluie n'a pas cessé de la nuit, nous continuons notre périple vers les lacs Tekapo et Pukaki inscrits au planning du jour.
La météo est superbe et le ciel se confond avec les pièces d'eau. Du bleu absolument partout ! Les montagnes se reflètent dans ces miroirs naturels et au loin, le Mont Cook (montagne sacrée Aoraki pour les maoris), du haut de ses 3 724 m, semble nous inviter à l'approcher.