THAÏLANDE
(région de Phuket)
La Thaïlande, ses plages de sable fin et ses îles paradisiaques nous tendaient les bras depuis un petit moment...Et puis Lionel n'était pas encore totalement remis de sa crise de palu, qu'un zona est venu l'affaiblir encore un peu plus au tout début de notre visite au Cambodge. La tuile !
D'un coup d'aile nous voici à Bangkok pour une brève escale avant de rallier Phuket pour du repos. Encore ?...me direz vous !
La gentillesse légendaire des thaïlandais n'est plus à prouver. Initialement prévu pour 4h, notre temps d'attente est considérablement raccourci grâce aux hôtesses du comptoir d'enregistrement qui nous proposent un embarquement express dans le premier avion, soit 45 minutes plus tard. Nous sommes stupéfaits mais ravis de pouvoir rejoindre notre hôtel avant la nuit tombée !
Le taxi de l'établissement (qui est situé à 3 km de l'aéroport) nous attend à la sortie. Nous sommes reçus à T-Villa par Jasmine, une adorable quadra redoutablement efficace.
Elle nous organise en 10 minutes chrono la location de nos scooters et nous donne l'intégralité des renseignements utiles à notre court séjour chez elle.
Nous découvrons un hôtel magnifique et ultra équipé mais...vide !
Nous sommes pourtant au début de la haute saison mais, comme partout où nous passons, la fréquentation paraît limitée.
"Mais Ou y's qui sont ?" (d'où ce titre farfelus...mais pas que !)
Nous partons dès le lendemain matin sur nos terribles engins à la découverte de notre secteur situé Nord-Ouest.
Idem : les plages sont très peu fréquentées par les visiteurs étrangers, les petits restaurants sont vides et les propriétaires des commerces semblent se morfondre devant leurs pas de portes.
Pour une destination si populaire, nous sommes à mille lieues du tourisme de masse alors que nous sommes en pleines vacances de la toussaints.
Cependant, soyons honnêtes : nous apprécions la situation !
Arrivée à Bangkok
Arrivée sur l'île de Phuket
Hotel T villa à Naiyang
Le climat est parfait ! Beaucoup moins humide qu'au Cambodge grâce à la brise légère qui souffle tout au long de la journée, nous profitons des plages de 9h à 15h, nous baignons avec les "gros navions", traversons les forêts et les hameaux, poussant nos virées jusqu'à une quinzaine de kilomètres vers le Sud, à la recherche de nouveaux spots de baignade.
Nous passons les 12 jours suivants sur Koh Yao Yai, l'île village de la baie de Phang Nga, au large de Phuket, à 30 minutes de bateau rapide. Notre expérience des Maldives ayant été plus que concluante, nous sommes sûrs d'y passer un séjour au calme, loin des gros resorts et surtout plus près des locaux.
Notre petit paradis n'est autre que Thwison Beach Hotel, un établissement surprenant situé au ras de la mer d'Andaman et faisant face au plus beau site de Thaïlande.
Je jubile ! J'ai la cabane de mes rêves (25€ la nuit, p-d compris), une piscine où je peux barboter et siroter mon thé glacé tout en contemplant les îles. Mon chéri, lui, s'affaire au montage de nos vidéos sur la terrasse de notre "château". C'est décidé, c'est ainsi que, le moment venu, nous terminerons nos jours !!!
Thiwson Beach Resort
Levés aux aurores, nous prenons notre premier café face à la baie en attendant le lever de soleil. Puis nous rejoignons le buffet gargantuesque du petit-déjeuner avant de partir en escapade à travers l'île.
Nous nous arrêtons faire le plein dans la station locale où la gasoline est entreposée dans des bidons. Mais, d'autres points de carburant en self-service jalonnent l'île du Nord au Sud. Il est donc impossible de tomber en panne sèche...ou bien tu le fais exprès !
Nous réalisons bien vite que le Nord est inaccessible en scooter. En effet, c'est le royaume des mangroves, de la forêt vierge et des pistes défoncées par les moussons.
Nous faisons donc cap au Sud où y découvrons des plages paradisiaques, certaines difficiles d'accès, coincées entre la mer et les forêts d'hévéas. C'est la pleine période de collecte de la gomme. Nous traversons de petits villages aux magnifiques maisons en bois sur pilotis, que ce soit sur terre comme sur l'eau. Nous nous arrêtons discuter avec les locaux comme avec ces femmes musulmanes en plein séchage du kapi, la traditionnelle pâte de crevettes. Au départ réservées, elles deviennent plus sympathiques dès qu'elles apprennent notre provenance et qu'elles nous entendent les saluer en arabe.
Au fil des jours, nous nous constatons que seules deux plages sont réellement baignables à marée basse.
La première, à 4 km au Nord de notre hôtel, est "Sand Bank Beach". Localisée entre deux îles, cette langue de sable nous rappelle les Maldives. L'eau y est divinement chaude mais sans le bleu de carte postale que nous avions là bas.
Ao Muong Beach est notre deuxième point de chute. C'est une petite plage au fond d'une minuscule baie, située à 35 minutes de route, presque à la pointe. Lionel passe ses matinées à snorkeler et moi à lire à l'ombre d'un gros arbre penché au dessus de l'estran. Peu fréquentée, nous y passons le plus clair de notre temps entre 10h et 15h.
Pourquoi 15h ? Parce que les orages montent tous les après-midis du continent à cette heure-ci.
Pourtant loin de tout, une Mama y a installé son snack où nous déjeunons tous les midis pour 3.50 euros par personne, boissons comprises.
Le temps s'est arrêté et nous coulons des jours tranquilles. Lionel se remet enfin !
Nous nous offrons quelques jolies sorties en bateau aussi. C'est au retour d'une journée plage que nous tombons par hasard sur Monsieur Samar assis à l'ombre de sa pergola, à l'entrée d'un embarcadère. Les tarifs de ses programmes sont très raisonnables et l'homme est agréable.
Il nous organise une virée dans la baie de Phang Nga à bord d'un "Long Tail" (les mêmes qu'au Cambodge) que nous privatisons pour 60€ la sortie, déjeuners et boissons compris.
Son second passe nous chercher devant l'hôtel avant la marée basse, dès 8h30. Puis nous partons pleins gaz, direction Hong Island aussi appelée "l'île de James Bond".
C'est là qu'une des scènes de "L'homme au pistolet d'or" (sorti en 1974) a été tournée avec Roger Moore. Le site est littéralement envahi de bateaux et de touristes de tous horizons !
Nous qui les cherchions depuis plus de 500 jours, c'est donc ici qu'ils sont tous ?!?!
Depuis les grandes villes chinoises, nous avions perdu l'habitude des sites très fréquentés. Là, c'est un peu l'électrochoc. Mais nous voici rassurés : la terre ne s'est pas arrêtée de tourner depuis que nous sommes en voyage...oufff !
Et puis, ce n'est pas bien génant. Les gens sont débarqués, ils se trempent bien vite, prennent deux ou trois clichés et s'en retournent à leurs bateaux.
Alors que nous, non !
Ce voyage autour du monde est notre quotidien, alors pourquoi se presser de vivre ?
Nous apprécions chaque instant, contemplons ! Lionel joue avec ses poissons multicolores pendant que moi j'immortalise nos moments de bonheur.
C'est bientôt le déjeuner mais avant de nous amarer sur une autre île, nous passons devant celle des singes, lesquels viennent à notre rencontre à la nage, intéressés qu'ils sont par ce que nous transportons à bord. Notre cap'taine leur jette des bananes, du pain et des noix de coco. Les filous arrivent jusqu'à nous pour s'emparer de nos précieux dons. Ils sont drôles !
Plus loin, nous passons devant des grottes marines que mon chéri explore caméra à la main et longeons des falaises vertigineuses d'où descendent de magnifiques stalagtites, telles des dents acérées qui cherchent à nous attraper. Le temps s'écoule doucement dans ce décor de rêve.
Il est déjà 14h. Le ciel se noircit dangereusement. Il faut rentrer.
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Petite cousine de Ha Long, nous sommes conquis par la beauté de la baie de Phang Nga. Nous repartons le surlendemain pour Phi Phi Islands, à 1h30 de bateau de Yao Yai. Le passeur dépose quelques clients à Railay, une des plus belle plage au monde, puis nous mettons le cap sur les îles Phi Phi. Je dis "les" car il y a deux spots dans le même périmètre. D'un côté le port, son Mc Do, son KFC, ses bars et discothèques, son centre commercial et ses resorts entassés sur 2 plages. De l'autre, c'est Phi Leh Lagoon, site mondialement connu, heureusement protégé par l'UNESCO.
Nous tombons littéralement à la renverse à l'arrivée ! Les lieux sont bondés, les bateaux sont à touche-touche dans le petit port où débarquent des centaines de touristes étrangers.
Eh voilà ! Nous sommes sur le deuxième spot le plus visité de Thaïlande.
Le "Lagoon" est impénétrable. Dommage, car ses eaux turquoises nous tentent bien. Là, un nombre incalculable de long tails s'entassent comme des sardines, presque à se battre pour une place au fond de la crique. A Maya baie (fameux spot où a été tourné le film " la Plage "), l'ambiance est beaucoup plus calme et notre marin nous stationne à l'entrée, face à la plage, alors que tout le monde s'entasse sur le banc de sable dont l'accès est à 8 euros (parc national oblige). C'est bizarre, car c'est de la mer que la baie est la plus jolie. En revanche, nous avons toute la place pour barboter au milieu des milliers de poissons exotiques venus à notre rencontre dès que l'ancre est jetée. Lionel s'en donne à coeur joie d'autant que deux inviteurs surprise viennent à sa rencontre : deux petits requins de récifs, des "pointes noires" que sa présence n'indispose pas le moins du monde.
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Jusqu'ici, nous avons voyagé en ultra privilégiés mais nous venons de mettre les pieds dans l'un des lieux les plus prisés au monde.
Destination rassurante à tout point de vue (confort des hôtels, langue, tarifs affichés en dollars, locations de véhicules sans contrainte, nourriture adaptée, enseignes occidentales), notre retour à Ra Wai (Phuket Sud) est douloureux.
Mais nous comprenons !
Le goût de l'aventure ne convient pas à tous, nous en convenons. A contrario, vivre en troupeau ne nous va pas non plus. Il en faut pour tous les goûts et toutes les bourses. Ici, c'est le paradis des russes et des slaves de tous poils. En effet, depuis la guerre en Ukraine, la Thaïlande est une des rares destinations qui ne leur ont pas fermé la porte. Ils ont un très fort pouvoir d'achat et en profitent au maximum, sans compter. Il faut dire que les tarifs des hôtels du Sud de Phuket sont du double qu'ailleurs.
Il nous reste encore 6 jours avant de rejoindre le Laos, alors nous faisons contre mauvaise fortune bon coeur. Comme à notre habitude, nous louons un scooter sans avoir à avancer de caution et sans permis international.
Nous trouvons quelques occupations agréables aussi, telles que les visites aux tigres et aux éléphants. Nos choix se portent sur des entités respectueuses du bien-être animal.
Ils vivent dans des sanctuaires où ils finissent leur vie, tranquillement, en retraités chouchoutés, nourris, baignés et baladés. C'est le cas des éléphants !
Nous découvrons aussi de gros chats en pyjamas rayés que le personnel du centre nous permet d'approcher en toute sécurité. Nous sommes invités à faire connaissance avec les félins dans leurs enclos. Certains profitent des fortes pluies pour se jeter dans leur piscine (une pour 3 fauves). C'est à mourrir de rire !!!
Le staff s'en occupe formidablement bien, c'est certain ! Les tigres se reproduisent régulièrement ce qui dénote de bons traitements. Les petits sont éduqués sur place et sans doute cédés à des zoos ou des parc nationaux à travers le monde. En aucun cas les animaux ne souffrent de maltraitance.
Entre deux averses, nous montons saluer le grand Bouddha qui domine toute la grande île et nous offrons de belles escapades en campagne, au centre. Nous rencontrons aussi le patron de l'entreprise de location de scooters avec qui nous discutons toute une matinée.
Philippe est un industriel en retraite marié à une thaï de qui il a eu 3 enfants, tous adultes à présent.
Ils ont tout plaqué en France pour venir s'installer au pays de madame avec pour objectif de monter une affaire qui donnerait du travail à toute la famille. Après la période Covid, Philippe a donc investi dans des deux-roues et des bateaux de transport touristique. Lui se plante en superviseur de l'entreprise, sa femme et sa fille cadette sont à l'accueil, son fils est responsable du département bateaux et navettes inter-îles, la fille aînée est la comptable du business familial et le gendre s'occupe de l'administratif.
Pour les deux générations, plus question de retourner en Europe où "être patron" est devenu invivable, où la météo est exécrable 7 mois sur 12 et où les taxes et les amendes pleuvent plus qu'en période de moussons sur la Thaïlande. Ici, ils se disent heureux de vivre, libres comme l'air et ils travaillent enfin pour garder quelques deniers, récompense méritée pour un travail accompli.
Bref... encore une famille partie écoeurée et qui a placé son flouze ailleurs !
Pour conclure cet article sur une note humoristique, j'en reviens au titre.
Les ouiskissons !
Le ouiskilet (au singulier), est un petit être à l'instinct grégaire, migrant d'habitude sur les côtes tempérées, soit en recherche d'authenticité ou pour batifoler dans les mers chaudes des plus beaux sites de notre planète. Or, force est de constater que depuis 3 ans, le ouiskilet a quelque peu réduit son terrain de chasse et modifié ses coutumes.
Devenu peureux, il a déserté les campagnes mystérieuses et sauvages et sacrifié l'aventure au profit des grands resorts, plus sécurisants.
Nous les avons donc retrouvé le long de la côte Sud-Ouest de Phuket, entassés dans des blocs de béton face mer et sur des plages ultra fréquentées ne laissant apparaître que peu de sable entre les serviettes de bain et les transats de location.
Les ouiskissons sortent à partir de 11h ou midi et commencent leur journée par la baignade, toujours en groupe et de façon statique verticale, bob vissé sur le crâne.
Il en existe de différentes catégories : les rouge-cramoisi (anglo-saxons ou des pays de l'Est), les halés ibériques, les discrets asiatiques qui se baignent habillés, les émiratis fêtards et enfin, les gaulois (très rares) qui se reconnaissent particulièrement à leur voix tonitruante, surtout lorsque l'heure de l'apéro approche. Passé 40 ans, le mâle a tendance à porter la bedaine (plus ou moins proéminente) tandis que la femelle du même âge se pavane en paréo et bikini, mettant ses seins et son postérieur siliconés en valeur (sans rire, on n'en a jamais vu autant !)
Les ouiskissons des 2 sexes sont tatoués des pieds aux épaules, ne laissant que peu de place au bronzage naturel.
Très craintif depuis 2020, ce petit être a perdu ses instincts d'aventurier et tente l'excursion loin de son nid presque uniquement en Tour Opérator, lequel s'empresse de le parquer et de le presser jusqu'à rinçage complet. Le ouiskilet se déplace le plus souvent en groupe, même pour les sorties les plus simples (zoos, parcs, îles et même bars et restaurants).
À la plage, si d'aventure il arrive trop tôt et que les lieux soient encore déserts, il frémit et installe sa serviette à 50 cm de la vôtre, sans même vous demander. Et ne vous avisez pas d'engager la conversation, le ouiskilet n'est pas là pour ça. Tout un paradoxe.
Les ouiskissons ont un code vestimentaire bien à eux aussi. Vous ne pouvez pas vous tromper. Ces temps-ci, ils sont tous de blanc vêtus, manifestement habillés par le même fournisseur de l'île !
Caricatural ? Si peu !
C'est dire que lorsque nous avons débarqué à Ra Wai, nous en sommes restés bouche bée. Nous qui vivons presque exclusivement avec les locaux depuis 17 mois (et plus particulièrement après nos 2 dernières semaines passées sur Yao Yai), ce violent retour à "la vie occidentale" nous a quelque peu ébranlé...et fait beaucoup sourire ;-D
Matinée avec les Tigres
Matinée avec les éléphants
Encore un séjour qui s'achève mais nous reviendrons prochainement en Thaïlande car nous souhaitons visiter l'Est et le Sud ( beaucoup moins fréquentés) avant de faire le grand saut.
Ce sera donc juste après le Laos que nous sommes pressés de rejoindre.
Sylvette arrive enfin !
Bises les amis. On pense fort à vous.
Les Carolios
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VIDÉO :
Thaïlande (partie1)
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