INDE
Le plus beau des voyages est celui qu'il nous reste à faire ! Quoi de plus merveilleux que cet adage qui traduit parfaitement notre périple. Après avoir parcouru Madagascar en septembre/octobre, 5ème pays le plus pauvre au monde, nous voici en Inde, 5ème puissance économique mondiale.
Eh oui, nous sommes très loin des clichés du pays sous-développé qu'était encore l'Inde voici 25 ans. C'est à Mumbai que nous atterrissons ce 24 novembre dans un aéroport à la modernité époustouflante et ou règne une organisation millimétrée. Pas de taxi-men à nous interpeler et à se battre pour notre course, les extérieurs sont magnifiquement arborés et parfaitement entretenus et partout de petits kiosques de vendeurs de spécialités culinaires locales attendent le chaland. Les gens sont souriants, accueillant. Bref, nos premières minutes ici sont déjà une vraie surprise !
Nous sommes véhiculés jusqu'à notre hôtel de banlieue où nous débarquons avec un peu d'avance. Mais qu'à cela ne tienne, notre chambre est déjà prête. Le barbu de la réception est accueillant d'autant que nous lui tendons notre carte nationale marocaine. Nous sommes déjà dans ses petits papiers !
Après un repos et une douche bien mérités entrecoupés du"chant"des avions au décollage, du"hululement"du train qui passe derrière et des doux klaxons des tuk-tuks en stationnement devant l'établissement (passons sur les gongs des temples qui rythment les journées), nous opérons notre première sortie pour déjeuner dans ce quartier populaire fourmillant et là aussi, surprise ! La ville est en travaux et pas des moindres. Surpeuplée et encombrée, il était devenu nécessaire pour Mumbai de construire lignes de métro et couloirs aériens piétonniers afin d'enjamber les carrefours en toute sécurité. Impressionnant! !
En bas, nous marchons à travers une véritable forêt urbaine prodiguant un ombrage bienfaiteur par ces 31° C à la moiteur insupportable. De grands arbres bordent chaque voies sous lesquels une multitude de petits marchands des quatre saisons exposent leurs produits. Partout où nous posons les yeux tout n'est que couleurs vives et larges sourires. Toutes les classes sociales se mélangent. Certes la pauvreté existe mais nous sommes à des années lumière de ce que nous avons côtoyé à Mada ou au Sénégal.
Mais à Calcutta ?... les enfants qui fouillent les collines d'immondices pour survivre ? Oui, nous ne nions pas, d'autant qu'il s'agit pour la plupart de réfugiés climatiques, émigrés du Bangladesh lui-même surpeuplé et noyé sous les eaux. Certainement que nous y passerons au cours de ces 12 prochains mois. Nous serons donc plus amènes de vous en dire plus.
Dans l'instant, il est indéniable que le pays a eu l'intelligence de prendre le virage du plus grand bouleversement économique de tous les temps qui l'a propulsé un quart de siècle plus tard sur le devant de la scène internationale (et devant la France).
En effet, au cours des années 90 l'industrie occidentale, faussement magnanime, délocalisait à outrance afin de bénéficier d'une main d'oeuvre payée des clopinettes dans l'unique but de faire un max de flouze. Il n'aura échappé à personne qu'un effet pervers est apparu du côté européen et américain qui, en vendant les "bijoux de famille", se retrouvent acculés aujourd'hui, ne s'en sortant que par le truchement d'un système économiquement fictif et biaisé.
Pendant ce temps où "les cigales chantaient" au Nord, la sagesse et la patience de la fourmis indienne (et chinoise) leur ont permis de prendre des notes, de s'organiser, de se structurer et d'accueillir par la même les oligarques milliardaires du monde entier qui y venaient planquer leurs dividendes.
De fait, entre petites mains à loger et investissements étrangers, une compétition de promoteurs immobiliers se mit en place. L'Inde devenait le nouvel Eldorado asiate pendant que l'occident amorçait, sans s'en rendre compte, une lente et inéluctable dégringolade. Nous y sommes ! L'Europe ne fabrique plus rien, ni médicaments, ni téléphones ou électroménager/hifi, ni vêtements, ni vaisselle, ni jouets, ni même les matériaux de construction.
Les gars, on n'est pas dans la mrd :-(((
Entre temps, les nouveaux riches indiens, eux, oeuvrent intelligemment et programment 30% de leurs bénéfices à destination d'investissements sur le territoire donnant ainsi du travail aux populations locales. Les plus pauvres sont également aidés par ces industriels tel Ratan Tata. Cet iranien d'origine dont le père avait, en son temps, négocié l'installation de son business avec le Mahatma Gandhi autour d'une tasse de lait sucré, est resté très humain...et donc très aimé.
Le concernant, pas de fondation bidon redistribuant aux ONG (qui détournent une grande partie des fonds) , mais un département interne qui emploie ses propres travailleurs sociaux opérant directement sur le terrain. Ainsi, couvertures, nourriture et vêtements sont distribués aux plus pauvres et de nombreuses écoles ont vu le jour dans les quartiers les plus défavorisés où l'anglais est systématiquement enseigné afin que la population puisse mieux appréhender l'avenir.
Un monde nous sépare !
De plus, l'état et le commerce font en sorte d'adapter leurs services à toutes les catégories sociales. Ainsi, selon les revenus, vous avez le choix entre 3 ou 4 classes tarifaires dans les transports.
Les denrées sont vendues à l'unité ou en tout petit conditionnement. Les snacks des rues permettent de manger à satiété pour moins d'un euro. Ici pas d'attentisme, pas de superflu, l'essentiel est ailleurs : entraide et humanité jouent leur partition au quotidien.
Car il est bien question de cela. Ils sont 1.4 millard sur un territoire moitié moins vaste que la Chine et chacun semble avoir sa place, du plus pauvre au plus riche. Alors en lisant les dernières infos du Nord du globe en panique quant au nombre croissant d'êtres humains qui peuples cette terre, je ne peux que m'interroger avec effarement. Quels sont les desseins sataniques qui s'opèrent là-haut ? Quel est le but, pour qui ?
En bref, cette ville n'a strictement rien à envier à l'occident. Sans doute réviserons nous notre jugement en campagne. Mais une chose est sûre, le vivant au quotidien depuis 6 mois, il est sain et nécessaire de revenir aux fondamentaux, d'évacuer le superflu afin d'apprécier la vraie valeur des choses et de l'humain.
Seul le courage de se départir de ce qui asservi fait grandir et avancer.
Je vous laisse découvrir la nouvelle vidéo de Lionel qui vient en présentation de notre séjour prévu pour un an. Notre écriture se faisant selon nos connexions du moment, nous vous invitons à consulter notre blog de temps en temps à défaut de vous inscrire pour recevoir nos articles en avant première.
Bisous les amis, on pense fort à vous.
VISAS D'UN AN EN INDE
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