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Pays du monde

Photo du rédacteurCaroline Raffin

Singapour...où le point de non retour

Dernière mise à jour : 9 févr.


SINGAPOUR






Ça y est enfin ! Nous entamons notre changement d'hémisphère et choisissons Singapour comme plaque tournante pour cette deuxième partie de voyage.

Je suis un peu anxieuse à l'idée de franchir les douanes qui semblent intraitables concernant les produits importés, même en court transit. Je passe donc nos valises en revue avant de décoller, histoire de ne pas nous faire ridiculement épingler pour des broutilles et j'en profite pour faire un gros tri et du rangement dans ce qui est devenu un véritable foutoir dans mes bagages !


Un tri dans le superflu, oui...à tout point de vue !

Peu avant de quitter la Thaïlande, je reçois un message WhatsApp contenant la photo d'un nouveau né et une courte phrase, sans un"bonjour", sans un "tu vas bien ?"ou une simple "bonne année, mère". Non, rien de ce qui s'apparenterait à un semblant d'éducation, une base de savoir vivre, un vieux reste d'amour filial. Nous sommes à quelques heures de partir et ON m'annonce que je suis grand-mère pour la deuxième fois. Auguste est né le 28 décembre 2022 ; il a donc plus d'un an. Pourquoi maintenant ? Pourquoi la photo d'un nourrisson alors qu'il est déjà grand ? Quel est le but ? Est-ce par maladresse ou par pure méchanceté ? J'apprends quelques heures plus tard que mon entourage personnel comme professionnel savait. Sans doute avait-on donné l'ordre que je n'en sache rien. C'eut été bien joué si les protagonistes de ce plan foireux s'en étaient tenus à leur stratégie. Oui, mais l'orgueil aura été plus fort, hein !?! Quel dommage, car voyez-vous, je méprise la bêtise surtout celle de mes "proches". Venant de l'être que j'ai mis au monde, élevé et éduqué c'est insulter l'amour que j'ai porté à cet enfant pour en faire un homme libre. Serait-ce donc la société qui l'ait aigri à ce point ? Beurk !

Parce que nous ne pouvions retourner en France en 2020, ON m'avait déjà interdit d'entrer dans la vie de leur premier né, Marius. À la bonne heure. Il était pourtant si facile de comprendre ce qui se passait à l'époque, si facile d'intégrer que nous refusions le chantage exercé sur nous par le vieux continent. Mais non !


Mon fils, on ne me fait pas chanter et entre nous, permets moi de te dire que de nous deux, les couilles, c'est moi qui les porte le mieux ! Tu devrais pourtant savoir que ce n'est pas en battant un animal déjà maintes fois martyrisé que tu réussiras à le domestiquer. Je suis cet animal.

Vis ta vie, cherche le Beau, épanouis-toi...ou pas. Pour notre part, nous nous amusons beaucoup, nous fuyons la bêtise et sommes heureux. Je te souhaite d'en faire autant, si tu peux.

Lionel et moi n'avons jamais caché les raisons de ce départ vers l'inconnu. Lui avait ses motivations et moi... c'est la folie humaine qui m'a poussée à ne plus revenir en arrière. Mon père disait :"A fréquenter des fous, on le devient soi-même ".

Très peu pour moi !

Singapour sera définitivement notre point de non-retour !


En arrivant à l'aéroport de Krabi, nous sommes surpris de devoir faire le job habituel des hôtesses du comptoir d'embarquement. En effet, à nous de peser les sacs, d'éditer les étiquettes d'identification puis de passer les bagages dans la machine pour détection. Bref, tout est déshumanisé au sens propre du terme et ceci est très loin de nous plaire !

Puis vient le passage aux douanes, qui, finalement, n'est qu'une simple formalité, voire même plus rapide que partout où nous sommes passés précédemment. Comme quoi, il ne faut pas lire les âneries sur Internet !




Notre arrivée à Singapour est hallucinante. Plus de tampon, plus de postes de contrôle, rien que des machines dans lesquelles tu scannes ton passeport et yallah, la ville est à toi. Bluffant !

Nous élisons domicile pour 5 jours dans le quartier de Little India la bien nommée. C'est comme là-bas dis ! Certes, les vaches ne traînent pas dans les rues, mais l'ambiance est la même : les produits dans les échoppes, la foule d'indiens pressés qui prennent leur chaï sur le trottoir, les magasins de tissus et les soieries colorées, les restaurants affichant des menus bien connus, tout nous y ramène. Nous passons devant quelques temples mais la communauté indienne singapourienne est majoritairement Sikh et les mosquées sont remarquables ! Perso, j'adore regarder ces hommes coiffés de turbans, ils sont si fiers !



Dès le lendemain de notre arrivée, nous découvrons le quartier chic de Orchard Road, un peu leur rue de la Paix mais en bien plus moderne. C'est en métro que nous nous y rendons. Nous nous arrêtons à la première station et sortons directement dans une galerie marchande où Rolex voisine avec Tissot. D'ailleurs, c'est en passant devant la vitrine de ce dernier que Lionel lance un dédaigneux :"Je connais votre patron, alors attention !" Eh oui, il avait reçu Roland Tissot (héritier de l'entreprise) en personne dans ses camps sahariens au début de son activité. Que de souvenirs...


Au détour d'une galerie, nous tombons sur un réparateur informatique spécialiste des Mac. Nous allons enfin pouvoir faire réparer le PC qui joue avec nos nerfs depuis un certain temps. Le type est un champion et ne nous demande que 150 dollars alors que partout où nous avions demandé précédemment, on nous conseillait carrément d'acheter un nouvel ordinateur. Ben voyons !


Orchard Road





Les moussons démarrent et c'est entre deux douches que nous nous offrons quelques sorties dans les vieux quartiers aux maisons colorées de style baroque. Les buildings ultra modernes ont certes colonisés les espaces mais tout a été mis en oeuvre pour préserver ce patrimoine si charmant, datant de la période où les chinois venaient chercher du travail au port autonome. Nous retrouvons ces ensembles dans leur quartier dédié, mais aussi à Katong et sur Emerald Hill qui était autrefois un verger de muscade.

Dans les années 1930, un grand nombre de ces logements étaient occupés par des familles Peranakan, également connus sous le nom de "chinois des détroits" ou "babas". Les communautés actuelles sont les descendants des premiers immigrés mariés à des locaux et installés en Asie du Sud-Est.




Quartier Katong



Nous ne pouvons faire l'impasse sur une visite aux "Jardins de la Baie", parc naturel hight-tech qui n'est autre que le plus grand jardin futuriste au monde. Nous y retrouvons les fameux SuperTree Grove desquels on peut admirer toute la baie. Malheureusement, nous ne pouvons accéder à l'intégralité du site le jour de notre visite pour cause de préparatifs du nouvel an chinois qui a lieu dans quelques semaines.

En revanche, la baie nous réserve son plus beau spectacle nocturne sur Bayfront, un "son et lumière" à couper le souffle connecté aux "arbres magiques".


Supertree Grove


Nous nous rattrapons néanmoins avec la visite de la Cloud Forest et du Flower Dome où sont présentés la plupart des espèces végétales de la planète.

Cette journée nous ramène à Madagascar, en Afrique, en Asie et même en Europe ; un tour du monde en miniature en quelque sorte ! Nous nous baladons sur la canopée d'une forêt humide à l'atmosphère rafraîchissante et déambulons à travers des parterres de fleurs méconnues. Qui a dit que les villes sont étouffantes ? En tout cas, Singapour et ses 47% de verdure sont une bouffée d'air pur en pleine mégapole ! Chacun des 6.6 M d'habitants vit à moins de 400 mètres d'un espace vert.


Cloud Forest et Flower dôme


Non rassasiés, nous passons par le jardin botanique et celui des orchidées. Je jubile !



Nous faisons de Chinatown notre quartier général. En effet, les prix y sont plus raisonnables que partout ailleurs et l'accueil y est plus agréable. L'ambiance nous replonge dans celle de Pékin ou de Guilin et les images d'alors nous reviennent. Cependant, contrairement à la Chine, ici tout s'expose, même les sex-shops ont pignon sur rue. Fou-rire en sortant du resto !


Chinatown



Le délire est partout, même et surtout dans l'architecture. Se balader dans Singapour est un pur bonheur pour celui qui sait lever les yeux. Les immeubles allient la tradition à la technologie. Tout n'est qu'harmonie minimaliste et cristalline en relation directe avec le climat tropical. L'architecture dite "vernaculaire" (matériaux locaux et méthodes de construction traditionnelle) est combinée aux grands espaces naturellement ventilés, typiques de la culture asiatique.

Nous restons en extase devant des immeubles végétalisés qui défient presque les lois de la gravité. Tout est propre, pas un papier ne traîne et les oiseaux exotiques ont envahis la cité, telles les perruches et les aras que nous croisons régulièrement.



Mais le point d'orgue de notre transit à Singapour est l'Observation Deck que nous scrutons depuis notre arrivée. La météo capricieuse nous a obligé de nombreuses fois à repousser son ascension faute de visibilité sur la ville et le port mais aujourd'hui, nous n'avons plus le choix. Il faut y aller ! C'est le plus imposant building au monde avec ses 340 m de long et disposant d'une piscine à débordement, l'une des plus hautes de la planète. Cet immeuble situé au Sand Sky Park renferme également un hôtel 5 étoiles de plus de 2 000 chambres de luxe, de galeries marchandes exceptionnelles et d'un casino pourvu de 500 tables de jeux... de quoi dépenser sans compter. La vue d'en haut est époustouflante !




Observation Deck



C'est notre dernière soirée et nous la réservons pour Bayfront et son spectacle son et lumière qui illumine la baie mythique. Comme à Hong Kong, nous sommes comme deux gamins que les parents ont laissé sortir un soir. La vie la nuit est décidément bien agréable, pleine de jolies lumières et de charmants spectacles. Magique !