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Pays du monde

Au fil de l'eau...

Dernière mise à jour : 5 août 2023


ÉGYPTE



Définitivement conquis par la beauté du grand fleuve mythique, nous optons cette fois-ci pour une descente du Nil, toujours en embarcation traditionnelle. Au Caire, on avait bien essayé de nous « vendre » une de ces croisières en troupeau mais rien n’y fit ! Notre désir d’indépendance était plus fort que tout.


Après avoir négocié ce voyage avec Ali, notre premier marin, nous embarquons dès 7h30 sur un navire dont nous allons être les uniques occupants, traversons le Nil pour aller faire les dernières emplettes en face, puis les gars hissent la voile qui se gonfle d’un coup sous l’effet du puissant vent du Nord.

Nous filons à grande vitesse en tirant des bords pour remonter le vent. L’air est incroyablement doux et frais, une clim naturelle ! Nous découvrons au fil de l’eau les berges verdoyantes du fleuve sur fond de désert, où les palmiers rivalisent avec les manguiers et les bananiers couverts de fruits mûres.


L’expérience est une première pour chacun de nous. Nous regardons nos deux marins s’employer à la manœuvre, l’un à la voile, l’autre à la barre. Soudain se profile au loin un pont suspendu : comment vont-ils faire pour passer dessous ? Le mât semble bien plus haut que le tablier de l’ouvrage.

Nous observons nos maîtres de l'art. Hamdi fait une « vent arrière » afin de placer l’esquif dans un axe précis, pendant qu’Ali baisse la voile et bascule le second mât en position horizontale. Nous retenons notre souffle ! La felouque s’engage en se laissant dériver par le courant. Chacun observe ; nous entendons le bois racler le béton…nous sommes tous tendus. Ça y est ! la felouque est passée. Ali courre à l’avant pour redresser la mâture et remonte la voile. Nous applaudissons.


Les rives du Nil sont bordées de belles plages sous les palmiers où des familles entières se sont installées pour un pique-nique à la fraîche. Tous nous saluent gentiment de loin semblant ravis de voir des européens se balader.


Nous rallions Kôm Ombo dès 15h30, à quelques 55 km d’Assouan. Là, notre équipage fait escale en extérieur de la ville puis Ali hèle un touk-touk censé nous amener jusqu’aux magnifiques ruines du temple.

Comme pour le Sénégal, voici que l’engin tombe en panne après avoir parcouru 5 mètres tout au plus. Nous sommes pris d’un fou rire que nous avons bien du mal à contenir tant l’avatar nous rappelle ces merveilleux moments à Eganga, en pleine brousse africaine.

Finalement nous sommes dépannés par un autre touk-touk où nous nous entassons à 3 à l’arrière, secoués par les monstrueux dos d’âne qui jalonnent les ruelles de la cité.


Nous arrivons à l’entrée du site donnant sur le Nil. Encore une fois, nous sommes les uniques visiteurs en cet après-midi caniculaire. Les agents de sécurités sont d’ailleurs interloqués d’accueillir ces deux fous sous plus de 50 degrés en plein soleil. Les sourires sont charmants et la police touristique, admirative, est pleine d’attentions. Nous pénétrons dans l’enceinte de cet édifice que les archéologues ont déterré et reconstruit il y a peu. Les fresques murales et les colonnes sont remarquablement conservées, laissant encore apercevoir certaines peintures d’époques. Au travers du dédale de blocs de pierre disséminés sur la plateforme, nous comprenons enfin la technique d’assemblage utilisée voici des millénaires.


Mais Ali et Hamdi nous attendent à bord ; il faut rentrer.

Avant notre première nuit sur le pont, à dormir la belle étoile, nous passons le reste de cette journée à batifoler dans l’eau claire puis assistons au coucher de soleil en fumant la chicha sur le sable de la plage où nous sommes amarrés. Nous contemplons le vol des oiseaux qui arrivent se poser pour la nuit. Pas un bruit ne vient troubler cette quiétude du crépuscule ; le temps s’est arrêté. D’ailleurs, depuis notre départ en matinée, nous n’avons pas croisé un seul bateau sur le Nil, petit ou gros, comme si les Dieux avaient privatisé les lieux rien que pour nous.



Il est 6h30 et après deux nuits passées sur les eaux bleues du plus long fleuve d’Afrique, alors que nous sommes encore au p’tit dèj, nos matelots remballent bien vite. Le chergui arrive droit sur nous, tempétueux, avec son lot de poussière qu’il a arraché au désert avant de s’abattre sur la vallée. La voile n’est pas montée et le retour est dynamique ; la felouque qui remonte sans effort le courant est ballotée par les vagues. Une fois de plus, les éléments nous gâtent car, bien loin de nous pénaliser, cette tempête nous ravit.

Notre vie est définitivement à l'image de ce fleuve...pleine de belles surprises !



VIDÉO :

Au fil de l'eau



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