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Une vie qui continue dans le bon sens...

Pays du monde

Lao, c'est bof !




Tout d'abord, je souhaite vous présenter mes excuses pour ne pas avoir publié depuis deux mois. En fait, notre voyage au Laos ne nous a rien inspiré. Certes, notre capacité à voir le Beau a fini par remonter à la surface, mais il m'aura fallu tout ce temps, visionner de nouveau nos vidéos et revoir notre album photos pour, enfin, trouver l'inspiration.

Vous allez comprendre pourquoi !


Comme stipulé dans notre précédent article, Sylvette nous fait l'immense plaisir de venir nous rejoindre dans 48h. Bien que nous ayons gardé contact avec beaucoup de nos connaissances, notre amie baroudeuse rencontrée au Sénégal en 2021 est la seule depuis 20 mois à avoir franchi le pas pour venir nous retrouver au bout du monde !

Ça fait des jours que nous élaborons un scénario en vue de l'accueillir à l'aéroport de Ubon, dernière ville de Thaïlande proche de la frontière Sud, sur la route de Paksé.


Le choix de nous retrouver dans ce nouveau pays est dû à plusieurs facteurs concordants :

  • Nous avions de toute façon l'intention de le visiter.

  • Sylvette doit y attendre un groupe d'amis qui prévoie sa venue en février.

  • La très bonne réputation dont bénéficie cette destination à travers les guides touristiques et les avis de voyageurs vantant l'authenticité, la beauté des sites, l'accueil des locaux et un coût de la vie plus que raisonnable (détails principaux que tant de rencontres dans nos pérégrinations ont mis en avant...sauf Marcos qui nous avait bien mis en garde !)


Comme vous allez le découvrir, la chute est vertigineuse à bien des égards !



La surprise de nos retrouvailles et les émotions passées, nous embarquons tous les trois dans un bus à destination du Laos et traversons la frontière au poste de Chong Mek en empruntant un passage sous-terrain à pied puis débarquons à Paksé vers 13h.




LAOS




À la gare routière, nous montons dans un taxi tuk-tuk bondé de voyageurs qui nous dépose un à un devant nos logements respectifs. Notre arrivée à bord de ce terrible engin fait sensation devant notre hôtel qui n'est autre que le plus sélect et le plus imposant établissement de la ville, le bien nommé Grand Champassak. Ajoutons que ce jour là, l'établissement s'apprête à accueillir une délégation d'officiels. Alors notre arrivée en tuk-tuk pourri fait sensation auprès du personnel qui nous refuse l'accès au sas VIP. Le fou-rire nous prend tous, ce qui augure d'un séjour sous le signe de la bonne humeur, assurément !


Cette ville du Mékong semble plaisante et calme. Le vieux quartier colonial nous enchante tous les trois ce qui nous décide à prolonger nos visas d'un mois supplémentaire.

Nous grimpons admirer la vue sur le "serpent boueux" du haut du grand Bouddha situé sur l'autre rive, déambulons le long des quais fraichement aménagés ou dans les allées des marchés débordant de fruits et légumes magnifiques mais aussi de traditionnels articles venus de Chine qui inondent les étals.

Nous établissons notre quartier général au Café Sinouk, une chaine de cafés-restaurants au style colonial revisité et implantée partout sur le territoire.

C'est ici que tous trois peaufinons le planning des visites et plus particulièrement celles du grand Sud. Au regard du nombre d'activités qu'offre la destination, nous optons d'un commun accord pour un stationnement de 10 jours sur l'île de Don Det de laquelle nous allons pouvoir rayonner sur les 4 000 îles tout en prenant notre temps.





Lionel piaffe d'impatience ! Il a découvert sur internet que le Mékong abrite des dauphins d'eau douce dit "d'Irrawaddy", une espèce unique au monde exclusivement localisée dans cette zone. Et puis, il y a de fabuleuses cascades, des balades à travers de jolis villages et hameaux en pleine nature et des virées à bord de long tails pour un coucher de soleil, etc...

Bref ! Tout va bien dans le meilleur des mondes...tout du moins sur le papier.


Après deux heures de minibus, on nous largue à l'embarcadère où nous sommes reçus comme des chiens par un agent patibulaire "mais presque" (comme disait Coluche). On nous entasse à une trentaine de passagers et autant de sacs de voyage que le personnel navigant balance sans précaution sur le pont du frêle esquif . Notre valise avec l'informatique est à deux doigts de tomber à l'eau. La moutarde ne tarde pas à nous monter au nez.


Puis, nous découvrons nos logements. Personnellement, nous avons choisi un établissement milieu de gamme à 25 euros et nous nous attendons, de fait, à quelque chose de correct, propre et à l'image de ce que nous avons réservé en ligne.

Et c'est là que le sport commence !

Le propriétaire du "Green Paradise" qui porte le nom d'un fameux comique (Boun), commence par nous embrouiller et vouloir nous faire payer des frais de règlement alors que nous le payons en cash local, le kip. Puis il met un temps fou à retrouver notre réservation. Finalement il nous propose un placard à balais de 12m2 au lieu de la chambre prévue à 25m2.

Je réussis à garder mon calme et demande celle d'à côté qui semble correspondre à celle réservée.

La surface convient mais la saleté et l'odeur sont innommables. Le personnel est d'une incompétence renversante, mal-aimable, les petits-déjeuners sont pauvres et hors de prix, la restauration se fait selon le bon plaisir de Madame qui, si elle l'a décidé, vous sert les restes du frigo. Bref, tout se met de travers...et très vite nous rebaptisons ce lieu "Escrocs Paradise".


Nous nous apercevons très vite que nous aurions pu faire le tour des 4 000 îles en 3 jours seulement. Toute l'actualité promotionnelle est surclassée ou largement basée sur du vent : le dernier dauphin est mort en 2019, plus de la moitié des sites sont inaccessibles soit par manque d'entretien, soit par inexistence. Les tarifs pratiqués (laverie, location de bateaux et visites, restaurants, location de vélos, massages) sont très loin des informations mises en avant sur les guides touristiques ou sur internet. En bref, partout où nous passons, il faut multiplier par trois les droits d'entrée ou de service. De fait, les prévisions budgétaires en prennent un sacré coup, surtout pour les jeunes voyageurs qui sont très loin de rouler sur l'or !

D'ailleurs, tous ceux rencontrés dès nos premiers jours ( backpackeurs ou briscards confirmés qui terminent leur séjour laotien par les 4 000 îles ) sont unanimes : ce pays est une grosse déception et le paradis des arnaqueurs. Ça promet !




Li Phi Somphamit Waterfalls





Malgré tout, nous arrivons à voir"le Beau"et à l'immortaliser sous ses meilleurs angles.

Et puis, notre bonheur d'avoir Sylvette à nos côtés nous fait passer la pilule.

L'essentiel est ailleurs, finalement !

Nous profitons aussi des ces instants pour créer un "collector". Vous avez remarqué que depuis le début de notre tour du monde, nous photographions les sites emblématiques de chaque pays avec un petit objet représentant un couple sur une roue, image dont nous nous servons pour illustrer nos articles.

C'est un cadeau de notre merveilleuse amie pour les 43 ans de mon chéri à St Louis du Sénégal, juste avant de la quitter en fevrier 2022. C'est notre Sylvette virtuelle !

Alors l'occasion est trop belle et c'est devant la cascade de Khone Pha Pheng que nous immortalisons Sylvette et Sylvette.




Ci-dessous, accès à nos albums sur les 4000 îles via cette carte interactive :



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De retour quelques jours à Paksé avant de poursuivre plus au Nord, nous partons à la découverte du plateau des Bolovens qui porte le nom de l'ethnie majoritaire qui y vit, les laven. Cet endroit regorge de cascades de toute beauté et de vastes plantations de café. Une journée de tuk-tuk qui nous a bien cassé mais qui nous a permis d'être au plus près des locaux et de nous immerger dans cette nature luxuriante.



Un autre jour (toujours en Tuk-tuk), nous descendons tous les trois à Champassak à 20 km au Sud de Paksé afin d'explorer le fameux site de Vat Phu. Cet extraordinaire ensemble monumental de l'art khmer est un cousin de Angkor. Niché au pied de la montagne et situé sur l'ancienne route du Cambodge, ce temple fut bâti entre le Vème et le XVème siècle.


Gravures montrant la configuration des lieux :


Le site est remarquablement bien conservé et sa situation en pleine nature invite à la contemplation. Le temps s'arrête pour nous trois !


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Nous hésitons à remonter en avion sur la capitale, puis nous optons finalement pour un trajet de 340 km en bus, nous permettant ainsi une halte à Thakhek, à mi-chemin.

Après une confusion indescriptible sur le type de bus réservé, nous finissons par démarrer.

La route est littéralement défoncée ce qui ralentit considérablement notre progression. Initialement annoncé pour 6h de trajet (même sur Google), il ne nous faut pas moins de 9h en comptant les multiples arrêts pipi, restau et changement de chauffeur. Nous arrivons complètement fracassés à destination.



L'arrivée à l'hôtel est tout aussi épique qu'aux 4 000 îles : frais supplémentaires demandés, chambres non conforme à la réservation et carrément insalubre ! Là, s'en est trop. Les eaux d'infiltration coulent sur les prises électriques, la salle d'eau est moisie à souhait, le linge n'est pas propre et je ne parle même pas du matelas qui a le confort d'une paillasse en béton et du personnel ultra désagréable. Un cauchemar !

Le discours tenu par les voyageurs rencontrés dans le Sud à l'encontre de ce pays commence à devenir crédible...

Nous demandons tout de même au patron à changer de chambre, quitte à ce que les surfaces soient restreintes. On découvre alors qu'il s'agit d'un investisseur vietnamien.

Tout le Nord du Laos est actuellement géré par les voisins étrangers. la Chine en tête, mais aussi le Vietnam et le Japon ont mis la main au porte-feuille pour essayer de désenclaver et de restructurer ce pays martyr, notamment très prisé par les touristes chinois.


Mékong Hotel


Nos visites sont agréables au demeurant. Cette bourgade faisant face à la Thaïlande située de l'autre côté du fleuve, est colorée et reposante. Nous déambulons dans le vieux quartier colonial et découvrons ce que nous croyons être un superbe petit temple, le "City Shrine". Mais en y pénétrant, je suis prise d'un haut-le-coeur aussi puissant que celui qui m'a envahi à Nagasaki. L'édifice n'est autre qu'un mémorial à la mémoire des massacres perpétrés par l'armée française le 21 mars 1946. Des milliers d'hommes, vieillards, femmes et enfants vietnamiens qui avaient trouvé refuge au Laos afin d'échapper aux événements dans leur pays ont été noyés en représailles et, pour certains, jetés dans un puits à l'emplacement même où a été édifié le bâtiment. Des fresques d'époques s'affichent sur les murs du temple, sous le regard compassionnel d'une statue du guide politique de l'époque. Une horreur qui rappelle les exactions perpétrées par la division Das Reich à Oradour-sur-Glane. Y'a pas de quoi pavaner en donnant des leçons !

Aujourd'hui encore, Lionel et moi essayons de chercher cette page de l'histoire sur internet. Rien ou presque !

Victime collatérale de la guerre du Vietnam à cause de la route de Hô Chi Minh, le Laos reste le pays au monde ayant subit le plus grand nombre de bombardements pendant la guerre et plus particulièrement entre 1964 et 1974, soit un rapport au nombre d'habitants d'un pilonnage toutes les 7 minutes durant 10 ans.


Nous venons enfin de comprendre pourquoi nous sommes si mal reçus dans ce foutu pays !


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L'émotion passée, nous partons à travers la campagne environnante pour une apaisante visite des grottes et des sites karstiques les plus réputés du Laos. Bien que moins impressionnants, les paysages ressemblent à ceux de Ninh Binh (Vietnam) que nous n'avions eu guère le temps d'apprécier en leur temps. Alors nous dégustons ces bons moments.

Nous découvrons plusieurs grottes bouddhiques comme celle de Tham Nong Pa Fa où nous pénétrons presque en rampant et celle de Tham Nang Aen où coule une rivière souterraine navigable sur plusieurs kilomètres. Là encore, les prix affichés sont mensongers et des 30 000 kips mentionnés partout, on nous taxe de 100 000 kips par personne. Abordable me direz-vous ! Oui, mais lorsque nous croisons de jeunes voyageurs dont le budget est serré, ils ne cachent même plus leur colère et leur indignation : " Ils ne remettrons pas les pieds dans ce pays !"










Thafalang





Adieu Thakhek ! Direction La capitale ... en 10h très inconfortables, arrêt mécanique compris. E-pui-sant !

Le chauffeur donne l'impression de transporter du bétail et même en Inde (que nous avons traversé à 80% en bus), nous avons voyagé dans de bien meilleures conditions.


Une fois n'est pas coutume, nous tombons dans une auberge tenue par une laotienne très compétente où nous pouvons enfin envisager un séjour serein.

Vientiane est une jolie capitale jalonnée d'une multitude de temples tous plus beaux les uns que les autres. Nous passons donc une semaine à découvrir l'art religieux entre pure simplicité et franche exubérance avec pour point d'orgue le Bouddha Park situé le long du Mékong, à 25 km.

Nous y passons une douce matinée au milieu de quelques 200 statues et sculptures de toutes tailles, bouddhiques et hindoues, mises en oeuvre par Luang Pu Bunleua Sulilat, un moine artiste des années 60 à l'imagination débordante...

Un peu leur Facteur Cheval laotien !



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C'est dans cette ville que nous laissons notre amie Sylvette qui souhaite encore profiter de la quiétude des lieux avant de poursuivre plus au Nord.

C'est en minibus que nous prenons la direction de Vang Vieng où nous découvrons un charmant village de style Western, authentique et coincé au milieu des pics karstiques.

Toujours les mêmes prises de tête en arrivant à l'hôtel où je finis par me mettre vraiment en colère dès l'arrivée.

Ce pays nous lasse, nous épuise et la hâte de le quitter se fait de plus en plus sentir. Lionel crée même une citation :

"Le Laos est à l'image de son fleuve mythique : tantôt lent, tantôt tumultueux, certaines fois (souvent même) inhospitalier et sans grand intérêt. Mais il sait paradoxalement se rendre attirant à l'occasion et offrir quelques beautés. "

Nous nous recroquevillons alors sur nous même et n'adressons plus la parole à qui que ce soit. Seul le programme de nos visites compte. Ayant loué un scooter, nous partons de bon matin en tournée des lagons où nous nous rafraichissons, en randonnée improvisée et nous arrêtons dans des gargotes le long de la petite rivière Nam Song. Lionel déguste ses larves dégoulinantes pendant que je fais la grimace, dégoutée. Nous rions de bon coeur de nos âneries et créons la magie à nous seuls !







Enfin la dernière étape et bientôt la fin de ce séjour inconfortable. Nous payons pour un trajet en TGV...qui ne viendra pas. On nous a encore trompé ! Finalement nous prenons le train local dont le confort est en deçà du mongole. C'est dire !




Nous arrivons enfin à destination et notre hôtel est du niveau escompté. Pour 35 euros, il valait mieux ! Cependant, une coutume locale en matière de location de scooter nous crispe une fois de plus. Il faut impérativement laisser nos deux passeports en caution. Jamais de la vie ! De plus, c'est totalement illégal. Alors nous arpentons les rues à pied et en tuk-tuk dont les tarifs sont abordables.


Luang Prabang est classée par un grand nombre de voyageurs comme deuxième plus belle ville d'Asie après Kyoto. Et, pour le coup, nous sommes d'accord.

Nous sommes cependant impressionnés par le nombre de chinois en visite dans cette ancienne capitale royale du pays (jusqu'en 1975). En effet, la ligne TGV entièrement financée par Beijing relie Kunming en Chine à Vientiane en passant par Luang Prabang. Et comme le chinois voyage beaucoup et dépense sans compter, la petite bourgade se trouve vite envahie.


Nous découvrons enfin l'origine du nom donné à la ville au cours de notre visite au temple du palais royal. Le Phra Bang, une statuette recouverte de feuille d'or et la plus vénérée du pays, trône au Palladium National.

Nos balades dans les vieux quartiers nous transportent au début du XXème siècle, à l'époque du protectorat et la vue sur la ville du haut du Mont Phousi au coucher de soleil est des plus romantiques. Nous remontons aussi le Mékong en long tail jusqu'aux caves des 4 000 Bouddhas. Le "serpent brun" est si peu large à cet endroit !


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Nous terminons par la visite de ce qui est incontestablement le plus beau site du Laos, la Kuang Si Waterfall. Nous partons au petit jour afin de bénéficier d'un calme relatif et de la zénitude des lieux.

Les boues calcaires arrachées par les eaux à la montagne se sont accumulées au fil des âges au fond de marmites en espaliers, donnant des reflets d'un bleu de carte postale, presque irréel. Les lieux sont paisibles, Lionel se baigne (comme partout où il passe ).

Nous finissons enfin notre séjour de 5 semaines sur une note positive...au pays "du million d'éléphants" dont nous n'avons pas vu une seule trompe ! Nous aurait-on aussi menti sur le sujet ?


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Sylvette nous rejoint le dernier jour pour un au revoir émouvant. Elle, continue son chemin plus au Nord alors que nous nous apprêtons à retourner en Thaïlande que nous avons tant aimé.

Cette fois-ci, c'est bien en TGV que nous repartons vers la capitale.



Malgré notre très grande déception vis à vis de ce pays, nous avons visiblement su en tirer le meilleur. Nous en voulons pour preuve le succès de nos 2 vidéos sur Youtube qui affichent plusieurs centaines de vues cumulées et les nombreux Likes. N'hésitez pas à les partager si elles vous ont plu !


En conclusion :

Nous pensons que le Laos est une destination à choisir en tout premier lieu, avant de parcourir les autres pays d'Asie. Ainsi, la déconvenue serait moins grande.

La Thaïlande, le Vietnam et la Chine disposent de reliefs tout à fait similaires (c'est la même plaque géologique) et d'un tourisme vert tout aussi authentique mais de bien meilleur qualité et où l'accueil y est bien supérieur, hébergement compris. Pensez aussi que ces pays ont la mer alors que le Laos est enclavé !


On pense bien à vous, les amis. On vous embrasse fort. Bonne année à vous tous !

Les Carolios



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VIDÉO

Laos (partie 1)



VIDÉO

Laos (partie 2)


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