JAPON
De Calcutta, alors que nous envisagions de remonter vers l'Himalaya avec l'arrivée du printemps, une info de tout premier ordre est venue éveiller nos consciences :
les cerisiers du Japon sont en fleurs avec un peu d'avance.
Ni une ni deux, je saute sur l'ordinateur et je trouve deux billets pour Tokyo pour la mi-mars. Bye bye Calcutta que nous avons tant aimée, ses ruelles pleines de vie, ses odeurs de street-foods, ses tuk-tuks, ses taxis bruyants et son ciel plombé qui donne à cette mégapole une atmosphère si particulière... toute l'âme indienne.
En seulement 24h, nous passons du joyeux bordel de Kolkata à Tokyo la calibrée, la soignée et organisée au millimètre. La marche est très haute et c'est rien de le dire ! Nous faisons une brève escale à Mumbai puis Hong-Kong où notre avion prend deux heures de retard et nous fait rater la correspondance. Même pas mal !... malgré 9h d'attente dans les salons de ce gigantesque aéroport international !
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Transit à Hong-Kong :
Nous n'arrivons qu'à 23h30 à l'hôtel et ne découvrons que le lendemain cette ville tentaculaire de 34 millions d'habitants, la plus peuplée au monde !
Ici tout est "clean" et, malgré la surpopulation, la circulation y est modérée et silencieuse. En effet, la plupart des travailleurs circulent en métro ou en train (Japan Rail) sur un réseau de plus 2 500 km et les véhicules qui se déplacent en ville sont électriques ou hybrides. La pollution, d'ailleurs, y est quasi inexistante et même en plein centre, le ciel est d'un bleu qu'on ne voit habituellement qu'en campagne.
En revanche, là où le bat blesse, ce sont les températures affichées et une pluie fine, pénétrante et ininterrompue qui rappelle la Bretagne en hiver. GRRRR ! Mais bien heureusement, ça ne dure pas.
Voilà ! Nous venons de passer d'un extrême à l'autre, mettant ainsi notre capacité d'adaptation à l'épreuve, une nouvelle fois.
Autre changement, la taille de notre chambre et le coût journalier : nous passons de 16 ou 18 m2 pour 20 euros (petit dej inclus) en Inde à du 9 m2 pour 50 à 70 euros net. C'est un méchant coup à notre budget et nous savons par avance que nous devrons taper dans les économies réalisées en Inde pour ce séjour au pays du soleil levant.
Mais nous étions prévenus qu'au Japon l'optimisation des espaces est de mise et les prix aussi élevés qu'en occident. Fini donc de prendre nos aises et de tout déballer en arrivant. Nous devons aussi nous adapter aux nouveaux codes et habitudes de nos hôtes en faisant appel à ce qu'il nous reste de civilité un peu Rock'n Roll depuis 10 mois. Je me dois de redevenir "une bonne femme d'intérieur" et de faire mon rangement et mon ménage tous les jours.
Lionel nous a trouvé ce logement tout proche d'une gare et à 3 stations du centre ville. Par chance, nous assistons régulièrement aux entrainements de baseball (entre autre sport national) dans le parc juste sous notre fenêtre. Cerise sur le gâteau, les cerisiers (Sakura) qui entourent le stade et en pleine floraison, nous enchantent chaque matin. Je vous l'accorde, ma blague est un peu tirée par les cheveux !!!
Nos déplacements se font tous en JR et métro.
Alors, comment dire ? Jugez par vous-même le délire pour s'y retrouver dans ce fouillis de lignes et d'aiguillages...
Yallah ! Nous partons à la découverte de la ville et de ces quartiers :
Ce n'est qu'en 1868, lorsque l'empereur Meiji déménage de Kyoto à Edo qu'il lui donne le nom de Tokyo qui n'est autre qu'un anagramme mais qui signifie aussi " capitale de l'Orient".
Dès nos premières visites, un constat s'impose et, de toute évidence, le "Palais" s'est depuis longtemps inspiré de constructions civiles et de monuments français. Vous allez les découvrir au fil des galeries ci-dessous.
Une accalmie dans la météo nous permet d'aller faire un tour dans les quartiers les plus branchés. Ici c'est Shinjuku, ses grandes enseignes et ses avenues converties en voies piétonnes les week-ends.
Un peu plus loin, nous traversons "la rue de la soif", ou plutôt le quartier des "rades" qui n'est autre qu'un minuscule pâté de maisons coincé entre les buildings où chaque entrée cache un estaminet bondé de japonais à la tombée de la nuit...et fréquenté par quelques occidentaux en journée.
A deux stations de métro, nous nous jetons dans le flot de passants qui traverse le Shibuya Crossing, carrefour emblématique de Tokyo, univers grouillant d'acheteurs compulsifs, de joueurs de machines à sous et des clients de cabarets.
Shinjuku :
Shinjuku Golden Gai :
Quartier de la soif de Tokyo....
Shibuya :
Tokyo Tower :
La Tokyo Tower est probablement le plus bel exemple de copie de la tour Eiffel. Cependant, les japonais s'en défendent bien vite. Car oui, le nippon est tatillon : c'est vrai que 2.50 m plus haute que la parisienne ne fait pas de la sienne une reproduction, loin s'en faut !!!
Malgré tout, comme sa jumelle, il s'agit d'une tour de télécommunications arrosant toute l'agglomération.
Chuo :
Un autre jour, nous nous excentrons et allons marcher dans un des quartiers hupés. La taille des gratte-ciels nous inspire et nous décidons de nous "taper l'incruste" au 48 ème étage de l'un d'eux afin de profiter de la vue panoramique qu'il offre sur la ville.
Pour ce faire, nous traversons un restaurant chic bondé et demandons à accéder aux terrasses ouvertes, ce que le serveur nous accorde bien volontiers avec un large sourire.
Tokyo (quartier de la gare principale)
Passant le plus clair de notre temps dans les transports, nous sommes amenés à descendre à plusieurs reprises à la grande gare. Ce lieu est fascinant. Construite sur 4 ou 5 niveaux souterrains, elles comprend, outre les quais d'où partent plus de 3 000 trains par jours, une multitude de galeries marchandes communiquant avec chaque sous-sol des buildings environnants : c'est une ville sous la ville !
Nos journées sont, bien entendu, rythmées par de délicieux repas, où les sushis rivalisent avec les sashimis, les soupes d'algues et autres bouchées fines aux oeufs de poissons qui régalent enfin mon palais et calment mes intestins meurtris par les piments indiens durant 3 mois et demi. Il faut dire que ma vie était devenue un calvaire les derniers temps. Je ne mangeais pratiquement plus que du riz et des yaourts et avais commencé à perdre du poids faute de nourriture plus douce. Notre départ d'Inde a donc sonné comme un retour à la vie, un paradoxe alors que j'ai tant aimé ce pays par ailleurs...et que nous y retournerons très certainement.
LES SAKURAS (et les parcs)
Nous avons parcouru 5 130 km rien que pour eux...faut être un peu dingues non !?
Les sakura sont les fameux cerisiers ornementaux du Japon et le pays en est littéralement couvert, jusqu'à flanc de montagne. En pleine floraison cette mi-mars et porteurs de bonheur selon la croyance, les japonais se ruent chaque année à la même période pour les immortaliser et pique-niquer à leur pied dans les sites les plus symboliques.
Un jour férié a même été officialisé (le Hanami) afin que tout un chacun puisse honorer la tradition du renouveau. Et il tombait cette année le 21 mars, jour du printemps.
Chidorigafuchi :
Shinjuku Gyoen Park :
La zénitude au milieu des couleurs...