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Une vie qui continue dans le bon sens...

Pays du monde

Photo du rédacteurCaroline Raffin

Australian dream !


AUSTRALIE




Ce n'est qu'un avant-goût, mais quel plaisir de poser nos valises, même un court moment, sur cette terre océanienne que chacun rêve de visiter une fois dans sa vie ! L'Australie est à la fois un immense pays et un continent, presque aux antipodes du vieux monde, en son temps terre d'expats taulards dont l'Angleterre ne voulait plus sur son territoire faute de place dans les prisons du royaume. L'Australie, c'est aussi et avant tout la patrie des aborigènes qui vénèrent encore cette terre et les éléments qui la composent, peuple volontairement oublié et mis au rebut depuis l'arrivée des colons...Une histoire finalement banale mais, encore une fois, qui révèle le caractère conquérant et exterminateurs de ces peuples du Nord venus s'approprier des biens sacrés.


Ça démarre fort me direz vous ! Non, pas plus que cela puisque l'histoire toute entière des civilisations dites modernes n'est faite que de conquêtes, d'asservissement et de pillages. Et l'Océanie n'y a pas échappé.

C'est donc le 4ème continent sur lequel nous posons humblement les pieds pour 5 nuits de découverte de Sydney avec l'espoir de rencontrer les vrais autochtones !


Aux vues des tarifs des logements, nous n'avons guère le choix que de nous réfugier dans le quartier de King Cross, à quelques minutes de métro de l'Opéra et de Harbour Bridge, les deux symboles de cette magnifique ville.

Oui, ici tout est hors de prix. Les loyers, se nourrir, se déplacer coûtent un bras...surtout depuis 2020. Tout a flambé avec le "lockdown" mais rien n'est revenu à la normale depuis (ça vous chante ??? ). Un non-sens puisque le pays ne souffre pas du "manque" de gaz ni de pétrole, est autonome grâce à une agriculture efficace et une production abondante. L'Australie pratique le protectionnisme alimentaire à outrance et exporte massivement dans toute l'Océanie et en Nouvelle-Zélande. Loin d'être idiots, les australiens ne comprennent pas bien la petite musique qu'on leur joue et ils en souffrent au quotidien !


Nous adorons notre quartier, très cosmopolite. Le soir de notre arrivée, nous trouvons un restau grec tenu par un australien et dont le personnel est asiate. Ambiance très sympa et gentillesse sont au rendez-vous, ce qui nous fait littéralement fondre.

Marqués par l'agressivité occidentale les années (et surtout les mois) précédant notre départ, la bienveillance de ce peuple nous bouleverse. Malgré la forte influence britannique, il semble qu'une certaine philosophie propre aux pays du"nouveau monde"se soit développée et imposée. Ici, tout semble simple et l'indulgence est de mise. On te donne le droit à l'erreur à condition de ne pas la répéter, on te laisse le temps d'apprendre et de t'adapter aux codes surtout si tu décides de rester et de donner le meilleur de toi-même pour la communauté. Ce peuple est courtois et le respect d'autrui prime sur le jugement. Il semble que les australiens n'aient jamais oublié d'où ils viennent, pour la plupart. Le passé de certains de leurs ancêtres étant loin d'être reluisant, personne ne pavane.

Sur ce territoire qui représente 15 fois la France, les australiens ne sont que 26 millions, alors les désireux de s'y installer sont les bienvenus... après un examen des motivations très poussé, et un casier judiciaire totalement vierge, bien entendu.

Trop drôle quand on connait l'histoire ;-)))




Nous partons à la conquête de Harbour Bridge dès le lendemain. Le panorama sur la ville et la baie est juste à la hauteur de ce que nous nous imaginions : grandiose !!!

En passant par le musée, nous en découvrons l'histoire, passionnante. Afin de réduire le nombre de rotations de ferries dans la baie, il fut décidé de passer à plus pratique et plus moderne. Le pont en chiffres c'est :

  • 10 longues années pour édifier l'ouvrage (1923-1932)

  • 800 maisons détruites dont seuls les propriétaires furent indemnisés (pas les locataires)

  • ses 48 mètres de large en font le pont le plus large au monde, encore aujourd'hui, pouvant à la fois absorber le trafique routier, ferroviaire et piéton

  • 134 mètres de haut

  • 2.4 kilomètres de long

On a tout vérifié et c'est bien vrai ! Nous l'avons parcouru en long, en large et en hauteur. Nous sommes même passés dessous à pied et en bateau...c'est dire !

Et pour terminer, la résistance de l'édifice fut testée à son inauguration grâce à 90 locomotives à vapeur alignées sur le tablier. Ce pont est une prouesse technologique faite pour défier le temps !


Harbour Bridge :


Aucun point de vue sur la ville ne nous échappe !

Nous traversons Harbour Bridge à pied et rejoignons Jeffrey Street, un quartier résidentiel qui offre un des plus beaux angles sur la baie et l'Opéra.

On y trouve quelques maisons anciennes et de petites églises cachées dans la verdure. Sydney est une des 20 plus vertes mégapoles de la planète et peu s'enorgueillir d'avoir été, en 2020, la première grande ville au monde à énergie 100 % renouvelable pour son quartier de la City !



Le centre ville offre de multiples facettes...so british ! Les buildings de style victorien y sont très présents, noyés dans une jungle urbaine ultra-moderne et stylée. Un contraste que nous adorons. Même l'horloge de la City a de faux airs de Big-Ben, tout comme son carillon.

Et puis, il y a "The Rocks", ancien quartier du port dans lequel nous marchons toute une matinée et qui me replonge plus de 35 ans en arrière, à l'époque où j'avais fait de l'Angleterre ma patrie de coeur. Je revois les rues de Doncaster aux petites maisons de briques rouges, les quartiers de Sheffield, les pubs de Londres où je déjeunais avec mes collègues de travail. Les images et les souvenirs me reviennent avec force d'émotions. Quel bonheur ! Même chose pour Lionel qui a passé un an à Birmingham dans ses jeunes années.


Seuls réels contrastes avec le pays de sa Majesté, les ibis à cou noir qui ont entièrement investi la ville. Une véritable calamité pour les habitants ! En effet, la beauté de ces volatils est à la hauteur de leur agressivité. Ils attaquent pour voler les sandwichs, traversent les rues et font piler les automobilistes, vandalisent les poubelles de la ville, débarquent dans les cours d'écoles à la récréation et agressent les enfants : un cauchemar !

Alors, méfiance, car sous leurs airs d'oiseaux de paradis dociles se cachent de petits diables...et ne vous avisez pas de les chasser ou de les toucher. Ils sont protégés par les autorités !




City centre 

vu depuis le quartier The Rock



Sydney, ville construite sur une vaste baie intérieure, une des plus spectaculaires au monde, se visite principalement en bateau au départ de Circular Quay dont nous avons fait notre quartier général. D'ici nous prenons les navettes fluviales pour aller d'une baie à l'autre, le métro pour la banlieue ou le bus pour les plages voisines.


Circular Bay


Baie de Sydney

Vue d'avion de 1995


Ah, l'Opéra ! Chef d'oeuvre technologique et architectural inauguré en 1973, il est indéniablement "The Symbol and Spirit of Australia"! En clair, tout un chacun imagine l'Australie au travers de cet édifice représentant, pour certains, un ensemble de voiles enchevêtrées, pour d'autres, des coquillages plantés en gardiens, à la pointe du port de Sydney.

Haut lieu de l'art lyrique, l'architecte danois Jorn Utzon a imaginé un monument à la fois à la pointe technologique acoustique et esthétiquement novateur pour l'époque. Cependant, ce n'est pas lui qui terminera le chantier, acculé à la démission pour avoir pris trop de retard dans la construction, explosé le budget pour cause de mauvaises études de terrain et aussi pour ne pas avoir fait assez travailler les entreprises locales. Sa carrière en fut ruinée et interdiction lui fut signifiée de remettre les pieds sur le territoire !


Images d'archives


Nous retournons à maintes reprises sur cette esplanade mythique et la photographions sous toutes les coutures. Nous découvrons aussi d'énormes bateaux de croisières en escale dans le bassin juste en face, dont le Royal Princess...(vous allez comprendre dans le prochain article)


Opéra de Sydney



Circular Quay est notre point d'embarquement journalier pour nos balades vers "les baies de la baie", nos matinées à Watsons ou nos marches le long de la passe côté océan où les mouettes noires et un pélican curieux croisent notre chemin.


CLIQUEZ SUR L'IMAGE

A notre retour en ferry vers le port, nous faisons la connaissance d'un immigré retraité adorable qui nous parle longuement de son parcours en Australie et nous donne quelques bonnes adresses pour déjeuner, notamment à Cremone point, au club d'aviron de Mosman. Une très belle découverte !



Les plages du Pacifique font l'objet d'une dernière sortie. Nous embarquons, toujours de Circular, pour Manly Beach, le spot des surfeurs de tous poils. Rien ne manque à cette journée balnéaire de plein d'été : le vent puissant, les embruns, de belles vagues et le spectacle de "la glisse". En revanche, la trempette ne semble séduire personne, du moins pas avant l'après-midi. En effet, sans soleil, les températures ne sont guère agréables, même pour la bronzette ! Alors nous quittons le trait de côte par le centre ville et sommes intrigués par un bâtiment dont la ressemblance avec un autre londonien bien connu est troublante.

Pâle copie du château de Windsor, il n'est question que de la "High School" locale, fermée en cette période estivale !



Notre dernier jour est marqué par la fête nationale"Australia Day"à laquelle nous avons l'immense honneur d'assister. Partout la ville fourmille d'animations de rue, de courses diverses sur route comme sur l'eau et de parades navales rythmées des coups de canons de la garde nationale. La patrouille aéro fait son show et le bal des vieux gréements nous envoûte. Un enchantement ! Nous abordons en ville des gens parés des couleurs nationales et avec qui nous discutons un long moment. Ça picole, ça rit, ça chante dans tous les coins de la ville. La municipalité offre les petits déjeuners, les fermiers exposent leurs plus belles bêtes à la façon d'un salon de l'agriculture, des barbecues géants s'allument le long des quais... bref, un joyeux bordel s'installe tout au long de la journée pour le plus grand plaisir des australiens qui arrivent de tout le conté.


Des affiches de spectacles folkloriques s'étalent un peu partout. En présentation : des aborigènes dans le bush en tenues et en situation de jeu et de danse.



Enfin, nous allons pouvoir en côtoyer ! Nous en croisons deux à la sortie des bateaux, visiblement en pleine préparation pour la fête du soir. Ils nous régalent de leur musique accompagnée de cet instrument si particulier, le didgeridoo, l'un jouant un air traditionnel, l'autre beaucoup plus moderne. Nous attendons la nuit avec impatience pour les voir performer sur scène !

Mais la déconvenue est cuisante. Ce soir, ils ne sont pas là, ni aucun autre sur scène ou dans la foule, d'ailleurs. Alors nous interrogeons certains passants. Et là, surprise !

Si l'Australia Day est pour le blanc local le symbole du respect, de la contribution de tout un chacun à l'essor du pays et de la célébration, il n'en n'est rien pour l'aborigène. C'est un jour de deuil national pour les premiers habitants de cette terre, le temps du recueillement en mémoire de ceux qui ont été sacrifiés sur l'autel de la conquête par l'homme blanc et de la spoliation de leurs biens et de leur identité. Ça calme, hein !

Néanmoins, nous nous régalons du spectacle son et lumière qui illumine l'Opéra à la nuit tombée. Les drapeaux des deux peuples sont mis à l'honneur sur la toiture du prestigieux édifice, ce que nous trouvons un peu hypocrite, il faut le dire. Des stars de la chansons entraînent une foule en liesse assise sur les gradins. Les blancs sont heureux pendant que les autres restent cachés.




Peu importe ! Puisqu'ils ne sont pas venus à nous, nous irons à eux dans le bush d'ici 4 ou 5 mois. Certes, notre passage ici aura filé tel un éclair mais cette courte escale nous aura donné le goût d'en découvrir plus. Nous avons le projet (bien grand mot pour nous ) de revenir pour un long Road Trip entre juin et septembre (l'hiver ici) . Le désert et la montagne sacrée de Uluru contribueront à la réalisation de notre prochain rêve, notre "Australian Dream".


Cependant, seule la météo conditionnera la période de visite. Comme vous pouvez le constater ci-dessous, l'immensité de cette île continent peut très vite transformer un beau voyage en enfer, selon les saisons et la localisation. Le désert est aussi chaud et dangereux que le Sahara, voire plus, les côtes Nord et Est sont touchées par les moussons abondantes à certaines périodes et le Sud, plus proche de l'Antarctique, est purement invivable en juillet et août. Il nous faudra alors jongler, mais, c'est notre vie de tous les jours !

Un bel objectif !



Nous sommes en Nouvelle-Zélande depuis quelques semaines et la magie est toute aussi puissante ici qu'en Australie.

C'est vrai, j'ai pris beaucoup de retard dans mon journal, mais restez avec nous pour la suite de notre voyage. Mon nouvel article sur notre première partie à "Kiwiland" devrait sortir prochainement. En attendant, régalez-vous en visionnant notre vidéo sur l'île Sud qui vous est présentée sur la chaîne YouTube de Lionel. Que du bonheur !!!

Nous pensons fort à vous.

On vous embrasse tous,

Les Carolios du bout du monde...ça n'a jamais été aussi vrai ;-)


VIDÉO :

5 jours à Sydney



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