JAPON
Kyoto - Osaka - Nara
Nous débarquons dans l'ancienne capitale, chargés de l'espoir de découvrir des nouveautés. Tokyo, Shizuoka, Nagoya et les autres, toutes très urbaines, recèlent les mêmes trésors architecturaux ou parcs et jardins. Nous commençons à nous lasser un peu et à fatiguer physiquement aussi. En effet, notre mode de déplacement commence à nous peser d'autant que nous n'avons d'autre solution que de nous taper des heures de transport public, comme si nous partions tous les jours au boulot, et de nous retrouver canalisés partout où nous passons.
Kyoto semble différente, elle ! Cette ville a un certain charme, à la fois moderne et désuet que ce soit du point de vue urbain au travers de ses quartiers très pittoresques (anciens ou contemporains) ou des coutumes perpétrées avec sagesse chez la jeune génération.
De fait, nous nous attardons plus précisément sur les scènes de vie qui nous ont tant manqué depuis notre arrivée, à première vue plus présentes ici. Nous découvrons alors deux mondes parallèles aux antipodes l'un de l'autre et qui trouvent leur paroxysme les week-ends. Une multitude de jeunes gens ou de famille traditionalistes pique-nique sagement au bord des rivières ou sur la pelouse des jardins publics pendant que certains anciens en tenues modernes s'arsouillent au rade du coin. Les deux clichés ci-dessous, pris au cours de nos déambulations, en sont la plus belle illustration...un pur bonheur !
Ville pittoresque de culture et d'histoire, elle est aussi la capitale du raffinement et l'école de l'art de vivre à la japonaise. Assister à une cérémonie du thé nous aurait bien tenté mais les plannings des salons sont pleins jusqu'au mois de mai...Grrr !
Le nombre de ses temples ou sanctuaires donne le tournis. Bouddhistes ou Shintos, Kyoto en recèle plus de 2 000, grands ou petits, disséminés dans tous les recoins de la ville.
Nous choisissons de visiter les plus beaux mais, de fait, les plus fréquentés. Alors nous nous levons très tôt le matin pour entrer parmi les premiers visiteurs. Quand bien même nous arrivons vers 6h30, la foule est déjà partout.
Alors nous sommes forcés de découvrir la plupart de ces beautés à la façon "Ikea". C'est épuisant ! Nous devons faire attention à ne rien louper car il nous est impossible de flâner et de revenir sur nos pas ou de nous poser afin de contempler, de nous imprégner et de respirer. Le japon ne semble pas gérer convenablement son tourisme de masse et, à force de tout vouloir trop canaliser, la foule se suit de site en site, de l'ouverture à la fermeture.
Paradoxalement, l'Inde ne nous a pas donné le même "effet entonnoir" alors qu'ils sont 10 fois plus nombreux et que le tourisme y est tout aussi développé. Il faut se rendre à l'évidence qu'une certaine effervescence nous est plus plaisante qu'une société parquée et contrainte, respectueusement pressée (paradoxe encore une fois) alors que son art de vivre est censé prôner la patience et la zénitude. N'ont-ils inventé ce superbe proverbe:
"Si tu es pressé, fais un détour" ?????
Néanmoins nous avons apprécié notre séjour au cours duquel nous avons immortalisé le beau afin de le partager avec vous en photos et vidéo. Régalez-vous !
VIDÉO :
Japon (partie 3)
NOS ALBUMS PHOTOS :
CLIQUEZ SUR L'IMAGE :
OSAKA :
Un peu déboussolés par ce pays que nous visitons presque au pas de charge depuis 5 semaines, nous décidons de nous arrêter à Osaka pour reprendre notre souffle et une vie plus pausée. Nous louons un petit appartement en proche banlieue, faisons nos courses journalières et je me remets en cuisine pour le plus grand plaisir de mon amoureux.
Au supermarché du coin, je rigole car les légumes sont préalablement lavés, voire carrément brossés avant d'être présentés sur les étals et rares sont ceux vendus au détail. Absolument tout est sous blister. D'ailleurs, une poubelle par jour ne suffit pas tant il y a de plastique à jeter. C'est affolant ! Mais tout ces emballages ont un coût et on comprend mieux le prix des denrées et le tri sélectif domestique qui tourne à plein régime. Les industriels ont pensé à tout, même à la main d'oeuvre gratuite qu'est le consommateur.
Osaka est une jolie ville portuaire qui, du point de vue modernité, semble vouloir rivaliser avec Tokyo et où le consumérisme est une seconde nature.
Cette ville est un modèle de génie-civil et nous éprouvons beaucoup de plaisir à la découvrir ; les infrastructures sont hors-normes, y compris en sous-terrain : Sky-builing ceint de verdure, autoroute passant au travers d'un immeuble, gares monumentales, gratte-ciels de toutes formes, tunnels à gogo.... Le pays a mis le paquet !
La Highway Building, unique au monde
Coincée entre océan et montagnes, Osaka ne cesse de se développer à la verticale. Ici, Umeda, quartier de la gare principale.
LES PARCS URBAINS :
Et au milieu du béton, la campagne ! Les autorités semblent mettre un point d'honneur à prodiguer verdure et fraîcheur à la population du centre ville. Pas une fois nous ne manquons de nous reposer au milieu des ces jardins urbains qui offrent tant quiétude et où on peut admirer bon nombre d'oeuvres d'artistes modernes. Paradoxe : Alors que pour des raisons compréhensibles de fluidité sur les grands sites touristiques, aucun banc ne peut être mis à disposition... ils se rattrapent en ville pour le plaisir des employés de bureaux qui viennent y pique-niquer le midi.
Petit tour obligé par le quartier branché de Dōtonbori, haut lieu de l'hyper-consommation, des jeux vidéos, des "streets-foods" et des "malls" commerciaux.
Eh oui ! C'est à Osaka que sont nés les bars à sushis et les nouilles instantanées.
Au regard des files d'attente au comptoir des échoppes, il semble que la réputation des spécialités de la région ne soit plus à faire. Les beignets de poulpe (takoyaki), les udons du renard ou kitsune-udon (soupes de nouilles au tofu fri), les crêpes de calmar (ikayaki), le fameux fugu, les omelettes et pizzas japonaises font fureur.
Nous avons la chance d'être des lève-tôt et découvrons les magnifiques rues piétonnes aux imposantes enseignes colorées avant que la foule ne déboule vers 10h. Puis, fuyant la cohue, nous partons faire une balade le long du canal qui coule au beau milieu de ce quartier, juste à l'arrière de l'artère principale.
En sortant d'un restaurant de poisson, nous entrons dans un casino bondé de joueurs agrippés à leurs manettes, le regard fixé sur les images manga diffusées sur les écrans de leurs machines. Pour certains, on a l'impression qu'ils y ont passé la nuit !
Casino dans le quartier Dōtonbori :
Quartier Dōtonbori :
Nous sommes lundi, et pensons aller faire un tour dans les studios de cinéma Universal sur le port. Bien mal nous prend, pour deux raisons ! La première est qu'il s'agit ici d'un parc d'attraction et non de studios. La deuxième est qu'avec une fréquentation annuelle d'environ 10 millions de visiteurs, même en semaine les attractions sont bondées : une véritable marée humaine observée depuis l'entrée !
Le géant américain et concurrent de Disneyland semble avoir séduit la clientèle nipponne apparemment toujours plus demandeuse en divertissements. Nous faisons vite demi-tour.
Ce petit intermède "chez l'Oncle Sam au pays du soleil levant" nous interroge. Depuis notre arrivée et au cours de nos nombreuses visites, peu importe le jour de la semaine, vacances scolaires ou pas, la foule des visiteurs est constante. Bien qu'au nombre de 126 millions, les japonais ne disposent que de deux semaines de repos par an et nous n'arrivons pas à comprendre leur emploi du temps. Hormis à Kyoto où nous avons croisé la plus grosse concentration de touristes étrangers, les locaux (comme en Inde) aiment découvrir leur patrimoine en famille ou en sortie organisées même en semaine. Mais n'ayant aucun contact direct, nous n'en saurons pas plus.
Juste à dire qu'ici les gens bossent jusqu'à un âge avancé et qu'ils sont légion. A 70 ou 75 ans, encore fringants et l'oeil goguenard, nous les croisons ici en conducteurs de taxis, là en agents d'accueil dans les musées ou les gares ou encore employés à la circulation. Certains travaillent par nécessité, certes (pension de retraite insuffisante pour faire face au coût exorbitant de la vie), d'autres juste pour le plaisir de garder une vie sociale.
NARA :
Nous profitons des jours pluvieux pour rester à la maison et avancer notre travail. A chaque retour de visite, Lionel s'affaire à trier nos photos, créer ses albums et vidéos et me prépare les trames de nos articles pour lesquels il choisit minutieusement ses sujets. Pendant ce temps, je m'instruis sur le pays et suis attentivement la géopolitique.
Je sieste aussi ! ;-))) Ben quoi ?!?
Aujourd'hui, nous allons passer notre journée à Nara, jolie ville aérée et verdoyante située à 45 mn de train d'Osaka.
Nara n'a rien à envier à Kyoto. Elle recèle autant de merveilles que sa grande soeur mais sur un périmètre beaucoup plus restreint, ce qui permet d'en faire le tour dans la journée.
Nous sommes accueillis par une meute de biches, de daims et de jeunes cerfs circulant en toute liberté dans la ville haute. Les coquins, peu farouches, réclament des gâteaux que les marchands ambulants vendent sur les trottoirs.
De voir ces animaux en liberté nous fait un bien fou !
Comme Kyoto, Nara a elle aussi été la capitale du Japon entre 710 et 784 et le cerf en était déjà l'emblème.
Parc de Nara :
C'est ici qu'est érigé le Shrine (temple) bouddhique et centre des écoles Kegon et Ritsu dans l'enceinte duquel se trouve la plus grande construction en bois au monde toujours existante, le Daibutsu-Den. Cette salle abrite le grand Bouddha de bronze (15m de haut pour 450 tonnes).
Arrivés tôt ici aussi, nous bénéficions d'un site quasiment vide la première demi-heure ce qui nous permet de prendre le temps de contempler et de nous imprégner des lieux. Le bâtiment est remarquable et sa charpente impressionnante. Petite-fille de charpentier, j'apprécie le détail du montage. Les pièces de bois monumentales s'emboitent parfaitement, tout est chevillé au millimètre, les décors sont somptueux et au milieu trône le géant de bronze et d'or nous imposant le respect. Nous sommes impressionnés par les gardiens du temple aussi, deux guerriers en bois au regard menaçant situés légèrement à l'arrière du trône (voir l'album).
Un dernier salut aux deux autres gardiens monumentaux à la porte d'entrée du parc et nous nous dirigeons vers le jardin japonais.
Kegon-Shū daihonzan Tōdai-Ji :
Enfin le calme ! Après les Sakura, c'est au tour des azalées "japonica" d'exprimer toute leur beauté en ce mois d'avril. Nous sommes gâtés, ce parc en regorge.
Le Isuien garden est "Le jardin japonais" par excellence, un chef d'oeuvre de l'ère Meiji parcouru de mares, de cascades et de filets d'eau rafraichissants. Une splendeur dégageant une certaine plénitude mais où nous ne pouvons nous poser pour admirer le décor... sauf à valoir de nous assoir pour prendre un thé Matcha au petit salon du lac (quatre fois le prix pratiqué en ville).
Quel dommage ! Alors nous faisons durer le plaisir, repassons dans les allées que nous avons déjà prises, feignant de nous être perdus...une façon de reprendre le contrôle de nos envies.
Nara aura été une très belle parenthèse et un retour à nos valeurs ! Encore un jour de repos avant de poursuivre plus au Sud, à notre rythme cette fois...du moins allons nous dorénavant nous y employer.
Isuien Garden :
ALBUMS PHOTOS :
CLIQUEZ SUR L'IMAGE
VIDÉO :
Japon (partie 4)
留言